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Conservation des céréales

Le stockage à la ferme s’anticipe bien avant la moisson


TNC le 21/05/2020 à 06:05
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Première étape d'un stockage des céréales serein et pérenne : le nettoyage des installations et du matériel avant la moisson. (©TNC)

Stocker sa récolte à la ferme ne signifie pas uniquement mettre du grain dans un hangar ou une cellule. Une attention particulière est, en effet, nécessaire pour préserver les qualités sanitaires et technologiques des grains. Avant la moisson, le nettoyage des installations et la lutte contre les insectes sont notamment des étapes à ne pas négliger.

Le stockage s’anticipe, et ça commence bien avant la moisson. En effet, les insectes, qui contaminent les grains pendant le stockage, ne proviennent pas du champ. En sortie, les céréales en sont exemptes. Elles sont infestées au contact des réservoirs à insectes que sont la trémie de la moissonneuse, la vis à grain, le fond ou les murs fissurés des cellules ou cases de stockage… C’est pourquoi il est nécessaire, avant le démarrage de la récolte, de nettoyer soigneusement les installations (abords et intérieur des cellules, ou des bâtiments de stockage à plat, intérieur des caniveaux de ventilation, gaines, sous les faux fonds ) et le matériel, y compris la moissonneuse-batteuse, de préférence à l’aspirateur et d’évacuer rapidement les saletés et déchets issus de cette opération.

Une fois les locaux propres, un insecticide peut être appliqué, sous forme de poudre minérale à disperser ou de liquide à pulvériser. Un traitement liquide doit être effectué au moins quinze jours avant l’entrée du grain en stock, pour une efficacité optimale et pour respecter le cadre réglementaire qui veille à éviter tout contact entre le grain et le produit de traitement. Le traitement des locaux est conseillé en cas d’infestation au cours de la campagne précédente, mais il n’est pas obligatoire et peut concerner la totalité ou une partie seulement des éléments suivants  : murs, gaines de ventilation, fonds de cellules. Attention néanmoins : les bâtiments destinés à contenir des oléagineux ne peuvent pas être traités à cause des restrictions liées aux LMR (limites maximales de résidus).

Des solutions alternatives

Deux nouveaux produits sont disponibles en France, un insecticide homologué à base de terre de diatomée et une solution prophylactique à base de bicarbonate de soude. Un essai conduit sur la plateforme métiers du grain d’Arvalis a montré l’efficacité de ces deux poudres inertes, appliquées en traitement des locaux vides, sur le charançon des grains (Sitophilus granarius) et sur le capucin des grains (Rhyzopertha dominica), avec 100 % de mortalité atteinte 14 jours après traitement. Il est intéressant de noter que, dans le cas du charançon, la réalisation d’un nettoyage poussé, leur supprimant l’accès à la nourriture, entraîne également la mort de 100 % des insectes à 14 jours.

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À noter !  Avant l’application, il est capital de vérifier si le contrat commercial avec votre OS permet le traitement des locaux. Lors de l’application, il est indispensable de porter un EPI complet (masque, lunettes, gants, vêtements imperméables, bottes), et de ne pas fumer ou s’alimenter dans la zone traitée.

La lutte contre les rongeurs et les volatiles est également un enjeu majeur, parce que leurs poils, plumes et déjections souillent les grains. Débarrasser les alentours de tout ce qui pourrait leur servir de refuge est essentiel pour combattre cette source de contamination. Un plan de dératisation permet de maîtriser ces populations de plus en plus difficiles à contenir. Contre les volatiles, filets, grillages et voiles horticoles font partie de la panoplie d’outils à disposition. N’oubliez pas de vérifier minutieusement l’état de la toiture au-dessus du stockage, les oiseaux pouvant pénétrer par les fentes, mais également parce qu’avec une infiltration d’eau, il est plus compliqué de maîtriser l’humidité et la conservation du grain.

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