Accéder au contenu principal
Commerce

La filière viticole française se réjouit de l’élection de Joe Biden


AFP le 08/11/2020 à 14:05

La filière viticole a « l'espoir » que l'élection de Joe Biden à la tête des Etats-Unis permettra à l'Europe et aux Etats-Unis de régler leurs différents commerciaux, exacerbés sous la présidence de Donald Trump et qui affectent lourdement les exportateurs de vins français.

« Je fonde l’espoir que les premiers sujets (de discussion entre la future administration américaine et l’Europe) puissent être de revenir sur les droits de douane et permettent de rester dans la normalité » sur la taxation des vins hexagonaux, a réagi auprès de l’AFP Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA et président du conseil spécialisé vins de l’organisme FranceAgriMer, organisme semi-public chargé des marchés agricoles.

L’administration Trump a imposé à la mi-octobre 2019 un droit de douane de 25 % sur les vins français en bouteille, non effervescents, de moins de 14 degrés, mais aussi sur ceux d’autres pays européens, risquant de fait d’augmenter fortement le prix des vins français outre-Atlantique.

Cette taxe a été imposée par l’occupant de la Maison Blanche en rétorsion à un conflit commercial opposant l’avionneur Airbus à son concurrent américain Boeing, et à travers eux Bruxelles et Washington, au sujet d’aides publiques versées aux deux groupes, jugées illégales de part et d’autre.

Elle a eu de lourdes conséquences pour la filière française, avec un coût de plus d’un million d’euros par jour aux entreprises hexagonales, soit une perte de 400 millions d’euros en un an, a affirmé samedi la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux français (FEVS).

Le prochain président américain, qui entrera en fonction en janvier, s’est toutefois peu exprimé sur le conflit commercial opposant l’Europe et les Etats-Unis, reconnait Jérôme Despey, lui-même viticulteur dans l’Hérault. « Joe Biden n’a jamais évoqué le sujet des taxations et le sujet de l’aéronautique, mais on peut se dire que (son élection) est favorable à une négociation », estime-t-il.

Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a de son côté affirmé mercredi au micro de Radio Classique que l’élection américaine, quel que soit son résultat « dans le fond ne changera pas grand-chose à nos intérêts commerciaux ».

« Je suis convaincu que cela ne changera pas d’un coup de baguette magique », reconnait M. Despey, « mais il faut tout faire pour instaurer un climat plus apaisé », un défi que le prochain président américain est selon lui davantage en mesure de relever que son prédécesseur.