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Bilan météo

Juillet 2019 a été sec, très chaud et ensoleillé


TNC le 09/08/2019 à 10:20
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La France a reçu en moyenne 34 mm de précipitations pour une normale de 48 mm en juillet, soit un déficit de 29 %. (©Pixabay)

La chaleur et la sécheresse ont largement dominé en juillet en France, accompagnés sans surprise d’un ensoleillement très important. Frédéric Decker, de MeteoNews, dresse le bilan climatique mensuel.

Ce mois de juillet 2019 a été particulièrement chaud, marqué par un court mais exceptionnel épisode caniculaire en fin de mois, du 23 au 26. La journée du 25 en particulier restera dans les annales avec une pluie de records de chaleur au nord de la Loire, battant parfois les anciens records absolus de 4 degrés !

La température moyenne mensuelle nationale atteint 22,3 degrés pour une normale (1981-2010) de 20,2 degrés, soit 2,1 degrés d’excédent. Il ne s’agit pas du mois de juillet le plus chaud qu’ait connu la France. Le record de 2006 reste loin devant avec 23,6 degrés. Deux autres mois de juillet dépassent 2019 : 1983 (22,7 degrés) et 2018 (22,4 degrés).

La chaleur est restée omniprésente tout au long du mois, à peine interrompues par deux périodes moins chaudes, autour du 14 juillet puis les tous derniers jours du mois. Une période caniculaire s’est donc invitée du 23 au 26, faisant tomber une multitude de records de chaleur mensuels et absolus. Trop nombreux pour être cités, rappelons les 42,6 degrés mesurés à Paris-Montsouris, valeur battant les 40,4 degrés du 28 juillet 1947, et ce depuis 1873, voire 1665 en prenant en compte les relevés de l’observatoire de Paris ! À Saint-Maur, dans le Val de Marne, il a fait jusqu’à 43,6 degrés ! Il s’agit d’ailleurs du record national de ce mois. Il d’autre part fait plus de 41 degrés à… Dunkerque ! Le minimum absolu national a réussi à descendre à 4,4 degrés seulement à Charleville-Mézières le 16.

Températures moyennes en juillet en France. (©MeteoNews)

À noter que sur les sept premiers mois de l’année, 2019 se situe en septième position des années les plus chaudes avec 12,63 degrés, derrière 2007 (13,23 degrés), 2014 (12,97 degrés), 2017 (12,97 degrés), 2018 (12,90 degrés), 1990 (12,71 degrés) et 2003 (12,64 degrés).

Peu d’eau

Malgré la chaleur, les épisodes orageux sont restés relativement discrets ce mois de juillet, se cantonnant surtout aux régions du centre-est. De ce fait, la sécheresse a perduré sur la plupart des régions, après une deuxième quinzaine de juin déjà très sèche. Les nappes phréatiques en ont pâti également, avec des niveaux inférieurs à ceux habituellement observés à cette période de l’année.

La France a reçu en moyenne 34 mm de précipitations pour une normale de 48 mm, soit un déficit de 29 %. En termes de sécheresse, juillet 1949 reste largement devant en première position avec 15 mm seulement sur le pays. On compte d’ailleurs quatorze mois de juillet plus secs que cette année sur la période 1946-2019. En effet, les quelques orages ont parfois donné des quantités de pluie importantes.

Sur l’ensemble du mois, il est tombé par exemple 81 mm à Saint-Etienne, 82 mm à Mulhouse, 84 mm à Briançon, 92 mm à Bastia, 97 mm au Cap Sagro (Corse), 97 mm à Lons-le-Saunier, 103 mm à Annecy, 109 mm à Biarritz et jusqu’à 140 mm à Socoa (Pyrénées-Atlantiques). Et c’est à Toulon qu’il a le moins plu : 0,4 mm de pluie dans le mois seulement !

Ensoleillement remarquable

L’omniprésence des hautes pressions, l’absence de passages perturbés digne de ce nom et la rareté des orages a permis au soleil de briller très fortement, en particulier dans le nord-ouest où des records sont tombés. En moyenne nationale, l’astre du jour s’est montré durant 316 heures dans le mois pour une normale de 260 heures. L’excédent atteint 22 % ! Il faut remonter à 1971 pour trouver un mois de juillet au moins aussi ensoleillé, avec d’ailleurs la même valeur que cette année. Il ne s’agit pourtant pas du mois de juillet le plus ensoleillé à l’échelon national. Juillet 1949 conserve son record avec 340 heures, encore loin devant ! Deux cas s’intercalent entre 2019 et 1949 : juillet 1959 (322 heures) et donc 1971 (316 heures).

Biarritz est la ville la moins ensoleillée avec 229 heures de présence du soleil. Et c’est Marseille qui détient le maillot jaune avec 384 heures. Des records sont tombés dans l’ouest et au nord de la Loire : 350 heures par exemple à Orléans contre 348 heures en 1959, 341 heures à Tours contre 333 heures en 1971, 336 heures à Dinard contre 325 heures en 1959, 333 heures à Rennes contre 322 heures en 1959…

Bien que plus rares qu’habituellement malgré la chaleur, les orages ont parfois été violents, en particulier entre l’Auvergne et la région Rhône-Alpes où des phénomènes venteux intenses et des chutes de grosse grêle se sont produits.

On retiendra de ce mois de juillet 2019 une chaleur très présente, la canicule extrême du 25 au nord de la Loire et la sécheresse qui s’incruste et s’aggrave sur pratiquement tout le pays.