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Betteraves sucrières

Cristal Union à la recherche de 7 000 ha supplémentaires


TNC le 19/10/2021 à 18:01
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Cristal Union vise 7 000 ha de plus, dont 2 000 ha pour la sucrerie de Sainte-Emilie (Somme), 3 000 ha pour le site de Fontaine-le-Dun (Seine-Maritime) et 2 000 ha pour celui d'Erstein (Bas-Rhin). (©TNC)

Après une période compliquée entre la fin des quotas et l'épidémie sans précédent de jaunisse en 2020, Cristal Union se dit aujourd'hui dans une « période reconquête des marchés et des prix » et cherche à accroître les surfaces de betteraves sucrières du groupe.

Après plusieurs années décevantes, et notamment l’année 2020 très compliquée, le groupe Cristal Union est confiant pour la campagne betteravière 2021 en cours. Malgré plusieurs aléas (gel, lots d’herbicides non conformes…), les conditions ont été globalement favorables aux betteraves sucrières cette année. Près de 13 millions de tonnes de betteraves devraient être travaillées en tout par les usines pour une durée moyenne de campagne de 105 jours.

Le groupe coopératif Cristal Union en quelques chiffres :
– 9 000 adhérents 
– Plus de 2 000 collaborateurs
– 40 % de la surface betteravière française
– 2 500 clients dans 100 pays

13,5 t/ha de sucre pour cette campagne 2021

Pour l’ensemble du groupe, le rendement moyen est estimé à 13,5 t de sucre/ha, soit un rendement betteravier de 85 t/ha à 16°, a précisé Xavier Astolfi, directeur général adjoint de Cristal Union, lors d’une conférence de presse organisée sur le site de Sainte-Emilie (Somme) le 14 octobre dernier. Dans ce contexte porteur, Xavier Astolfi a notamment annoncé l’ambition de développer les surfaces de betteraves du groupe, afin d’optimiser le fonctionnement de ses usines.

Cristal Union vise ainsi 7 000 ha supplémentaires, dont 2 000 ha pour la sucrerie de Sainte-Emilie, 3 000 ha pour le site de Fontaine-le-Dun (Seine-Maritime) et 2 000 ha pour celui d’Erstein (Bas-Rhin), en proposant aux producteurs d’augmenter leurs surfaces actuelles et en « recrutant » de nouveaux adhérents. Pour le site de Sainte-Emilie, « le rayon moyen d’approvisionnement actuel de 22 km pourrait, par exemple, être élargi, confie Jérôme Fourdinier, président du conseil de section de Sainte-Emilie. […] Depuis 2017, entre 150 et 180 nouveaux adhérents ont intégré notre section, suite notamment à la fermeture du site Saint-Louis Sucre d’Eppeville (Somme) ».

« 27 €/t et on espère aller au-delà »

Pour cela, le groupe compte notamment sur « l’assurance d’une bonne rémunération pour ses planteurs ». « S’inscrire sur le long terme est notre cheval de bataille », indique Xavier Astolfi. De plus, « les marchés du sucre et de l’alcool/éthanol sont actuellement porteurs ». 

Pour cette campagne 2021, « l’objectif annoncé de 27 euros la tonne de betteraves sera atteint et on espère aller au-delà : 28 €/t et même plus, a-t-il confirmé. À moyen terme, l’ambition est d’atteindre les 30 €/t ». 

L’equipe Cristal Union presente lors du point presse sur le site de Sainte-Emilie. (©TNC)

Engagé dans la transition énergétique

Cristal Union s’appuie également sur une performance industrielle optimisée, « alliée à des choix environnementaux clairs ». Depuis plus de dix ans, le groupe est engagé dans la transition énergétique : « l’ensemble de nos établissements industriels alimentent depuis 2018 leurs chaudières exclusivement à partir de biomasse (15 %) ou de gaz naturel (85 %) ». Entre 2010 et 2020, Cristal Union a ainsi réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 15 % par tonne de betterave produite et son énergie consommée de 8,2 % sur l’ensemble de ses sucreries, et ne compte pas s’arrêter là.

Dernier projet en date : « un investissement de 25 millions d’euros, dont 6,9 millions d’aide de l’État, est dédié à une nouvelle unité de séchage indirecte de pulpes de betteraves sur le site de Sainte-Emilie. Avec une mise en service prévue pour septembre 2023, elle permettra de valoriser la chaleur fatale et entraînera l’arrêt du charbon », présente Thierry Cousson, directeur du site de Sainte-Emilie. 

Une combinaison de solutions contre la jaunisse

La durabilité se traduit aussi par une réutilisation et une valorisation de 100 % de l’eau des betteraves, un approvisionnement des sites optimisé (betteraves déterrées, valorisation des retours à plein plutôt qu’à vide, test des bennes avec portes grillagées), etc. Le groupe souhaite également accompagner les agriculteurs dans ce sens. Variétés, observatoire maladies foliaires, insecticides et traitements de semences, oligo-éléments… : le service agronomique travaille sur de multiples thématiques pour proposer aux planteurs un conseil ciblé et des pratiques toujours plus durables. 

Parmi les travaux agronomiques en cours, Cristal Union est fortement impliqué dans la recherche de solutions alternatives aux néonicotinoïdes et participe au PNRI (Plan national de recherche et d’innovation). Un tiers des fermes pilotes d’expérimentation sont d’ailleurs suivies par les services agronomiques Cristal Union. Pour le groupe, « seule une combinaison de solutions permettra de combattre la jaunisse ». Parmi les solutions prometteuses à ce jour : la sélection variétale, les engrais verts et certains produits de biocontrôle. « Dans les essais, l’avoine brésilienne et la phacélie semblent notamment montrer des effets notables cette année », précise Vincent Caille, responsable betteravier de Sainte-Emilie. Des premiers constats à confirmer lors des campagnes suivantes.