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Résultats d'essais

Comment « optimiser la marge des agriculteurs sur la culture du colza » ?


TNC le 28/01/2022 à 06:05
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Agrosolutions, Noriap et RAGT Semences publient les résultats d'essais détaillés de leur plateforme agronomique commune, Secure colza, pour la campagne 2020/2021. (©Pixabay)

Agrosolutions, Noriap et RAGT Semences allient leurs forces sur le terrain pour redynamiser la culture du colza en France, à travers le projet Secure colza. Les équipes viennent de rendre publics les résultats d'essais détaillés de leur plateforme agronomique de la Somme, pour la campagne 2020/2021.

Si les surfaces repartent à la hausse pour cette campagne 2021/2022, la culture de colza connaît malgré tout, depuis plusieurs années, de fortes difficultés, notamment vis-à-vis de son implantation et des ravageurs de début de cycle. À travers la plateforme Secure colza, Agrosolutions, Noriap et RAGT Semences ont choisi de comparer différents itinéraires d’implantation pour déterminer l’intérêt économique qu’ils peuvent présenter pour les agriculteurs.

La plateforme d’essais, déployée par la coopérative Noriap près d’Amiens (Somme), a été mise en place en août 2020 avec trois facteurs d’étude : la date dutravail du sol, la date de semis et la fertilisation au semis.

Modalités de l’essai Secure colza 2020-2021. (©Agrosolutions, Noriap et RAGT Semences)

Quels résultats ? 

« Sur la campagne 2020-2021, les rendements sont compris entre 29,1 et 38,0 q/ha (8,9 q/ha de variation) et les marges brutes calculées varient entre 911 et 1 294 €/ha avec un prix du colza à 500 €/t. Certaines modalités d’implantation permettent d’obtenir une optimisation de la marge brute de plus de 300 €/ha d’écart par rapport aux modalités témoins », détaillent les équipes. 

(©Agrosolutions, Noriap et RAGT Semences)

L’analyse de ces résultats permet aux trois partenaires aujourd’hui de mettre en évidence plusieurs enseignements pour « optimiser l’implantation du colza et sa marge » : 

Travailler son sol précocement 

Sur la plateforme, un travail du sol précoce permet notamment « un gain de rendement de 3,9 q/ha par rapport à la modalité avec un travail du sol plus tardif (une semaine de décalage) et un gain de marge brute de 194 €/ha ». L’objectif est « d’être prêt à semer dès que les conditions le permettent ».

Et privilégier un semis précoce quand c’est possible…

Parce qu’avec un semis précoce, on cherche à « favoriser le développement des colzas avant l’arrivée des altises lorsque cela est possible. Surtout dans un contexte réglementaire où la protection insecticide altises adultes semble vouée à disparaître… ». 

Les opportunités de dates de semis restent toutefois « dépendantes des conditions climatiques de l’année ». Sur la plateforme et dans le contexte climatique 2020-2021, avec une pluie non limitante à l’automne, ce sont les dates de semis intermédiaires – 24/08 et 3/09 – qui ont le mieux performé. « Le régulateur appliqué sur la première date de semis (7/08) et/ou un phénomène de fin d’azote en entrée d’hiver ont peut-être limité son potentiel de rendement », estiment les équipes.

La fertilisation starter, un levier « toujours intéressant »

D’après la plateforme, l’application d’une fertilisation starter (100 kg/ha 18-46) pour favoriser l’implantation du colza semble « toujours être intéressante ». Les résultats montrent, en effet, « un gain de rendement moyen de 3,2 q/ha. Soit un gain de marge brute de 145 €/ha par rapport au témoin, avec un prix du colza à 500 €/t ou + 98 €/ha avec un prix du colza à 350 €/t  ». 

Et si le semis précoce n’est pas possible, la fertilisation starter représente, là aussi, un levier non négligeable, pour conserver une bonne marge économique. Ainsi, le semis peut s’envisager jusque mi-septembre dans la zone nord, selon Agrosolutions. 

Et les plantes compagnes ? 

Autre levier de fertilisation au semis : les plantes compagnes. Dans cet essai, ont été testés les lentilles et le trèfle d’Alexandrie. Pour les experts, il convient de « les semer le plus plus tôt possible et au plus tard le 20 août », de façon à maximiser leur développement et leur effet sur le colza et la culture suivante. 

En moyenne, « le gain de rendement observé avec les plantes compagnes n’a pas permis de compenser leur coût à l’échelle du cycle du colza : – 5 €/ha par rapport au témoin avec un prix du colza à 500 €/t, – 25 €/ha à 350 €/t ».

Cependant, la modalité mixte fertilisation starter et plantes compagnes semble présenter un compromis intéressant : + 128 €/ha par rapport au témoin avec un prix du colza à 500 €/t, + 67 €/ha avec un prix du colza à 350 €/t) en permettant une meilleure croissance du colza à l’automne qu’avec uniquement les plantes compagnes, un meilleur gain de rendement et l’effet des plantes compagnes sur la culture suivante (quand elles ont été semées avant le 20 août et ont pu se développer) ».

Les partenaires ont aussi annoncé la reconduite du projet sur deux sites pour la campagne 2021-2022 avec un protocole légèrement modifié : un site reconduit en partenariat avec la coopérative Noriap dans la Somme et un site avec la coopérative Dijon Céréales en Côte-d’Or. Objectif : « obtenir de nouvelles données dans des conditions pédoclimatiques différentes ». Affaire à suivre !