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Exportations

Céréales d’Ukraine : quatre pays d’Europe centrale appellent l’UE à la vigilance


AFP le 26/09/2023 à 18:15

La Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la République tchèque ont appelé mardi l'Union européenne à s'assurer de la parfaite efficacité des corridors terrestres empruntés par les céréales ukrainiennes.

Des responsables des ministères de l’agriculture des quatre pays d’Europe centrale ont en effet réaffirmé qu’une partie des grains transportés restaient dans les pays traversés, comme la Pologne, avec un préjudice pour les agriculteurs locaux, car ils sont bien moins chers que ceux produits localement.

« Nous demandons à la Commission européenne de vérifier plus activement l’efficacité de ces corridors de solidarité », a ainsi déclaré le ministre tchèque de l’agriculture Marek Vyborny à des journalistes. « Notre intérêt commun est d’aider à l’acheminement des grains ukrainiens, normalement en dehors de l’UE et nous avons besoin que les corridors contribuent efficacement à cela », a-t-il ajouté.

Le ministre tchèque a organisé une rencontre avec des responsables de l’agriculture, à laquelle a participé son homologue ukrainien Mykola Solsky en vidéoconférence. Marek Vyborny a proposé que, pour éviter des fuites, l’UE introduise un système de caution pour les vendeurs, qui ne puisse être récupérée que lorsque les grains ont quitté les ports polonais ou baltes vers des marchés non-européens.

Un système de caution

Selon lui, les quatre pays souhaitent l’adoption de ces mesures avant même la réunion des ministres de l’agriculture le mois prochain au Luxembourg. Depuis le lancement de l’offensive russe qui entrave l’accès à la mer Noire, les pays voisins de Kiev sont devenus incontournables pour le transit de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens vers l’Afrique et le Moyen-Orient.

Ces pays ont fait face à un afflux de grains à la suite de la levée des droits de douane de l’UE en mai 2022, mais une partie est restée bloquée sur leur sol en raison de leurs tarifs avantageux et de problèmes logistiques.

Devant la saturation des silos et l’effondrement des prix locaux, plusieurs des pays concernés avaient donc au printemps décrété un embargo unilatéral. Bruxelles avait ensuite formellement approuvé les restrictions, à titre temporaire et sous réserve de maintenir le passage des céréales vers d’autres destinations.

Mais l’accord a expiré mi-septembre et la Commission a décidé de ne pas le renouveler, évoquant « la disparition des distorsions » et l’amélioration des conditions d’acheminement. Kiev a promis en échange des mesures pour mieux contrôler ses flux d’exportation. La Hongrie, la Pologne et la Slovaquie ont répliqué en prolongeant l’embargo, ce qui a conduit l’Ukraine à porter plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) contre eux.