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Bilan météo

Avril 2019 à peu près de saison


TNC le 07/05/2019 à 10:29
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Bien que contrasté selon les périodes et les régions, ce mois d’avril 2019 a été globalement assez proche des chiffres habituels sur les principaux paramètres météo. Frédéric Decker, de MeteoNews, dresse le bilan de ce deuxième mois de printemps.

Chaud et froid ont alterné au cours de ce mois d’avril. La première quinzaine a été globalement fraîche, en dehors du 1er encore doux dans le prolongement de la douceur de fin mars. Des gelées assez marquées se sont produites les 4 et 5. Un coup de froid s’est produit du 13 au 15 avec des gelées fréquentes, parfois fortes, mettant en danger les cultures et la végétation en général, avec des valeurs descendant parfois sous les – 5 degrés, jusqu’à – 9,0 degrés localement le 14 à Mourmelon-le-Grand, dans la Marne, battant même un record de froid mensuel sur ce poste météo.

La situation a ensuite basculé vers le chaud du 18 au 22 avec 1 à 4 jours de chaleur, notamment sur un large quart nord-est, alors que les régions du sud restaient sous des températures de saison.

Le mois s’est ensuite terminé sous une relative fraîcheur avec quelques gelées locales. Romorantin a ainsi relevé sa 11e gelée le 30. Le record pour un mois d’avril reste à 16 jours de gelée durant le glacial mois d’avril 1986.

La température moyenne en avril en France. (©MeteoNews.)

Au final, avril 2019 dégage un léger excédent thermique de 0,7 degré, avec 11,5 degrés de moyenne nationale pour une normale de 10,8 degrés. Il s’agit du troisième mois consécutif au-dessus des normales, après un mois de janvier assez froid. Cet excédent est un peu plus marqué sur le tiers nord du pays, autour d’1 degré, très faible voire inexistant sur les régions méridionales et sur le secteur de Dijon.

En dehors du poste météo de Mourmelon, le minimum national mensuel sur les stations principales a été mesuré à Nevers le 14 avec – 6,5 degrés. Le maximum national mensuel a été relevé le 22 à Carpentras avec 27,5 degrés.

Précipitations contrastées

Ce mois d’avril a été sec des Hauts-de-France au Massif Central jusqu’aux Alpes, normalement arrosé à pluvieux ailleurs. Le tiers sud en particulier a connu des précipitations conséquentes, avec 91 mm à Bordeaux, 104 mm à Perpignan, 130 mm à Nice ou encore 155 mm à Biarritz. Et c’est en Ile-de-France que le manque d’eau s’est fait le plus ressentir avec seulement 15 mm de pluie à Orly. En moyenne nationale, la France a reçu 54 mm de précipitations au cours de ce mois d’avril, soit environ 15 % de déficit. Nous restons bien sûr très loin du record de sécheresse établi en avril 1955 qui comptait seulement 7 mm de pluie en moyenne nationale. Et très loin aussi du record inverse mesuré en avril 1998 et ses 130 mm de précipitations dans le mois en France.

Ensoleillement à l’envers

Si la moitié nord a connu un mois d’avril plutôt bien ensoleillé, les régions méridionales ont enregistré un déficit de soleil de 10 à 25 %, plus marqué comme souvent près des Pyrénées. C’est en Normandie que l’excédent est le plus important avec 20 à 30 % de soleil en plus, notamment en Seine-Maritime, alors que le piémont pyrénéen a mesuré plus de 20 % de déficit de lumière.

En moyenne nationale, l’astre du jour nous a gratifié de ses rayons durant 188 heures pour une normale de 182 heures, chiffre donc conforme un mois d’avril classique à 6 heures près (+ 3 %). Ces 188 heures sont inférieures à l’ensoleillement de mars dernier et ses 196 heures, et à peine supérieures à février (172 heures) ! C’est à Saint-Girons, au pied des Pyrénées dans l’Ariège, que le soleil a été le plus paresseux : 140 heures de présence seulement dans le mois. Et c’est en Corse, à Solenzara et Bastia, qu’il a le plus brillé : 243 heures.

Phénomènes divers

On notera une activité orageuse assez faible pour un mois d’avril malgré l’épisode relativement conséquent du 20 avril. Certains secteurs n’ont ainsi pas encore entendu le moindre coup de tonnerre depuis le 1er janvier, retard sensiblement identique au début d’année 1999.

Un épisode pluvieux assez remarquable pour la saison du 22 au 26 dans le sud-est, plus particulièrement sur les Cévennes avec pas moins de 238 mm à Villefort (Lozère), mais aussi 219 mm à Sablières (Ardèche), 170 mm à Genolhac (Gard) ou encore 141 mm à Sospel (Alpes-Maritimes). Cet épisode pluvieux permet le recul de la sécheresse près de la Méditerranée, sans y mettre réellement un terme.

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A noter d’autre part le passage d’une tornade de faible intensité le 6 avril dernier près de Montpellier, ne faisant heureusement que quelques dégâts légers.

Un mois d’avril assez classique, proche des moyennes thermiques, plutôt sec et normalement ensoleillé. Une relative sécheresse de surface s’installe du nord de la France aux régions centrales jusqu’aux Alpes. Mai étant en moyenne 18 % plus arrosé qu’avril, il pourrait « sauver les meubles » en respectant sa normale.

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