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Gestion des risques

A. Delacour : « L’assurance indicielle doit être soutenue par l’Etat et l’UE »


TNC le 02/03/2023 à 17:01
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Arnaud Delacour, président du Groupement interprofessionnel de valorisation de la pomme de terre, milite pour le développement de l'assurance paramétrique dans la filière. (©TNC)

Président du GIPT, l’interprofession de la filière pomme de terre, Arnaud Delacour milite pour que l’assurance indicielle puisse être reconnue et financée par l’État et la Pac pour mieux sécuriser la production de pommes de terre.

Face à des aléas climatiques de plus en plus nombreux, les producteurs de pommes de terre n’ont que deux options pour s’y adapter : choisir des variétés plus tardives pour limiter les effets de la sécheresse estivale, et irriguer. « Ces deux solutions ont leurs limites. Le choix de variétés plus tardives peut nous exposer à des conditions de récolte difficile », raconte Arnaud Delacour, agriculteur et président de l’interprofession de la pomme de terre, à l’occasion d’une conférence organisée par Groupama au salon de l’agriculture sur l’assurance paramétrique.

« Une année, je n’ai pas pu récolter en novembre, mais seulement en février, avec du matériel équipé de chenilles. Evidemment, ça m’a couté très cher. » Quant à l’irrigation, les agriculteurs sont de plus en plus contraints par les interdictions préfectorales. « Nous avons de moins en moins de possibilités d’assurer nos rendements. »

Le représentant de la filière pommes de terre plaide donc pour une prise en compte de dispositifs assurantiels paramétriques pour les productions comme la pomme de terre.

L’UNPT, qui fédère les producteurs de pommes de terre, avait lancé au printemps 2017 un dispositif d’assurance indicielle avec la société Météoprotect. « À l’époque, nous avions eu raison trop tôt », résume Arnaud Delacour, qui était alors président du syndicat. « Quel que soit le système pour assurer des productions agricoles, ça ne fonctionne pas s’il n’y a pas une participation et un accompagnement des pouvoirs publics. » En l’absence de financement public du coût de l’assurance, le dispositif n’avait été souscrit que par trop peu de producteurs, car trop coûteux. « Mais ils avaient été très bien indemnisés », précise Arnaud Delacour.

Le responsable interprofessionnel espère que la mise en œuvre de la réforme de l’assurance récolte, effective au 1er janvier 2023, permettra à l’assurance des prairies, indicielle elle aussi, de servir d’exemple pour en développer pour d’autres productions, dont la pomme de terre.