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Sucrerie Tereos d'Escaudoeuvres

400 personnes rassemblées pour dire non à la fermeture


AFP le 12/03/2023 à 17:19

Environ 400 élus, salariés et riverains se sont rassemblés dimanche devant la sucrerie Tereos d'Escaudoeuvres pour « s'opposer à l'arrêt annoncé de la production » et « soutenir les salariés » qui bloquent depuis mercredi les entrées, a-t-on appris auprès du maire et de la préfecture.

Dans ce rassemblement organisé par la mairie, la préfecture a comptabilisé 400 personnes dont 50 salariés, et 25 élus. Lundi, le ministre de l’Industrie Roland Lescure vient rencontrer les représentants syndicaux et la direction.

Réunis vers 11H et jusqu’à 13H30, « il y avait des élus de la communauté d’agglomération, conseillers régionaux, députés, maires, d’anciens salariés, des proches, et d’autres habitants très attachés à la sucrerie », a détaillé auprès de l’AFP le maire d’Escaudoeuvres, Thierry Bouteman.

« Depuis mercredi l’usine est bloquée, les salariés sont présents jour et nuit. Nous voulions leur réaffirmer notre soutien, et notre opposition aux décisions du groupe », a-t-il poursuivi.

« Rien ne rentre, rien ne sort du site. On continue de se battre. Il y a encore 40 000 tonnes dans le silo. Il va falloir que Tereos s’explique », a assuré Loïc Lagouche, secrétaire adjoint CGT au CSE.

« Demain on dira au ministre : c’est incompréhensible, (de fermer) une usine aussi rentable que la nôtre, avec le canal Seine-Nord qui va un jour passer juste derrière. Tereos ne réfléchit qu’à court terme », a-t-il regretté.

Le site historique du groupe, propriétaire de Béghin Say, devait bientôt fêter ses 150 ans dans cette bourgade de 3 300 habitants. Mais mercredi, la direction a annoncé sa fermeture d’ici la mi-juin, et la suppression de 123 postes.

Selon le sucrier, ce choix est essentiellement dicté par une « réduction durable » de la production de betteraves en 2023-24, avec, dans le secteur d’Escaudoeuvres, une baisse des surfaces emblavées supérieure à 10 %.

« On est tombés de notre chaise. Les salariés disent que le site est viable, je les crois. Les économies représentées seraient de 40 millions en cinq ans.

Pour un groupe qui fait six milliards d’euros de chiffre d’affaires, ça sent l’embrouille », a commenté le député LFI du Nord David Guiraud, présent dimanche.

Mercredi, dans le cadre de la journée de mobilisation contre la réforme des retraites, l’intersyndicale cambraisienne délocalise sa manifestation à Escaudoeuvres. Une « marche de solidarité » sera aussi organisée par les élus dimanche 19 mars, en « remplacement » des festivités prévues pour les 150 ans.