29 % des agriculteurs font au moins partie d’un groupe technique
TNC le 01/06/2022 à 09:47
Selon un sondage publié sur Terre-net, presque 29 % des agriculteurs font au moins partie d'un groupe technique. Parmi les thématiques de travail : la réduction des intrants, l’agriculture bio et l’agriculture de conservation des sols, ou encore la méthanisation, l’agroforesterie, l’autonomie protéique des exploitations…
« Ceta, Geda, GIEE, groupe 30 000, Dephy… Êtes-vous membre d’un groupe technique ? » La question a été posée aux lecteurs de Terre-net en avril dernier dans un sondage en ligne : 29 % ont répondu positivement sur 828 répondants. Ils sont, par exemple, 7,8 % à être engagés dans un groupe sur la réduction des intrants, 4,8 % sur l’agriculture de conservation des sols ou encore 1,93 % sur l’agriculture biologique.
Retours d’expérience
Parmi les agriculteurs engagés, Bernard Mercier, polyculteur-éleveur dans la Somme, a arrêté le labour il y a une dizaine d’années et s’est tourné vers l’agriculture de conservation des sols. Si cette transition se fait progressivement, il confie toutefois qu’il n’était pas forcément rassuré les premières années… Pour l’accompagner dans ce système, l’agriculteur fait aujourd’hui partie de deux GIEE, un avec la chambre d’agriculture de la Somme et un avec sa coopérative Noriap, et il est également membre du groupe local de l’Apad, l’association pour la promotion de l’agriculture durable. Bernard met surtout en avant le partage d’expériences : « cela permet d’accélérer les choses, de bénéficier de l’expérience des autres membres du groupe et de ne pas faire les mêmes erreurs », explique-t-il.
Même constat pour Rémy Rivaton, agriculteur en bordure de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme et engagé dans le groupe Dephy Limagne 63. En dix ans, 80 % des agriculteurs de ce réseau ont baissé leur indicateur de fréquence de traitement. Cela permet de réfléchir en groupe, c’est plus efficace et plus porteur, les accompagnateurs du réseau, dans ce cas précis la chambre d’agriculture départementale, vont chercher de l’information ailleurs pour la retransmettre aux agriculteurs.
Agriculteur dans l’Aisne, Alexis Eeckman est également membre d’un réseau Dephy. Principale problématique sur son exploitation : la gestion des adventices. Il s’est notamment lancé dans le désherbage mécanique et le désherbage chimique sur le rang en betteraves. Outre l’accompagnement technique collectif et individuel, il met aussi en avant l’importance de l’appui financier, apporté par les MAE ou PCAE dans ce dispositif, ou bien le recours à la mutualisation.
Les groupes techniques permettent aussi de faire des essais, comme nous le partageait dernièrement le Ceta de Romilly-sur-Seine dans l’Aube, qui teste la technique du relay-cropping chez plusieurs de ses adhérents. L’avantage pour les agriculteurs : ils choisissent ensemble les thématiques travaillées et ces essais sont réalisés dans les mêmes conditions pédo-climatiques, ou relativement proches à celles de leur exploitation.
Un autre groupe porté par la Fédération des Civam dans le Limousin rassemble des agriculteurs biologiques et conventionnels. Du déprimage des céréales à la reconnaissance des adventices en passant par des réflexions sur le travail du sol et le choix des assolements, chacun apporte des idées et son expérience pour avancer.