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Enchères vins des Hospices de Beaune

Thierry Lhermitte en M. Loyal


AFP le 17/11/2023 à 11:05

Thierry Lhermitte et Michel Cymes : l'acteur culte et le médecin star de la télé pousseront, dimanche, les enchères du lot vedette de la vente des vins des Hospices de Beaune, plus ancienne du genre au monde.

Comme chaque année, cette vente prestigieuse initiée en 1859 et qui attire des acheteurs du monde entier, a réservé le plus important de ses nombreux lots à une cause autre que les Hospices.

Pour cette 163e édition, c’est au « vieillir en bonne santé » que reviendra le bénéfice d’un fût d’exception, tant par le contenu (un Mazis-Chambertin Grand Cru) que par le contenant : la « pièce », comme on appelle un fût en Bourgogne, a été façonnée à partir d’un chêne de 220 ans ayant servi à la reconstruction de la flèche de Notre-Dame de Paris.

« 15,5 mètres de ce chêne ont été utilisés pour reconstruire la flèche et le reste, environ 4 mètres, était tout juste ce qu’il fallait pour un fût », a expliqué à l’AFP Antoine de Thoury, président de la tonnellerie Cadus, qui a façonné le tonneau, équivalent à 288 bouteilles de 75 cl.

Le produit de la vente sera versé à deux associations : la Fondation pour la recherche médicale (FRM), soutenue par Thierry Lhermitte, acteur du film fétiche « Le Père Noël est une ordure » ou des « Bronzés » ; et l’Initiative pour la recherche sur la longévité en bonne santé (IRLB), parrainée par Michel Cymes, médecin animateur d’émissions de santé du petit écran.

Ces deux célébrités pousseront donc les enchères de ce fût, appelé « pièce de charité » ou « pièce des présidents », qui représentent traditionnellement le moment fort de la vente de Beaune, en Côte d’Or. L’an dernier, la pièce avait été adjugée 810 000 euros, un record.

Le produit des 753 autres lots qui seront dispersés dimanche à partir de 14h30 est destiné aux équipements et à la rénovation des quatre hôpitaux et six Ehpad, soit un millier de lits, que regroupent actuellement les Hospices civils de Beaune.

Moins de fûts 

Ces derniers ne reçoivent aucune aide de l’État pour ces dépenses qui sont financées par les vignes confiées aux Hospices, en legs et dons, depuis leur fondation en 1443.

« Comme la grande majorité des hôpitaux publics, nous sommes confrontés à de nombreux défis : manque de personnels médicaux et soignants, vétusté des équipements et des bâtiments… », explique Guillaume Koch, directeur des Hospices. « Les précédentes ventes ont déjà permis de moderniser l’établissement et d’améliorer les conditions d’accueil et de travail, de prévoir des investissements majeurs et de favoriser les formations internes ».

En 2022, les recettes totales de la vente avaient explosé tous les records, engrangeant près de 30 millions d’euros, plus du double du record de 2018 (14 millions).

Un nouveau plus-haut semble difficile car le millésime 2023, s’il est généreux, a fourni moins de fûts qu’en 2022 soit 753 contre 802 proposés à la vente l’an dernier.

« La récolte en grappes a été abondante » mais beaucoup de raisins ont dû être jetés en raison de la pourriture due aux orages, ou du flétrissement dû aux périodes de canicule, a expliqué Ludivine Griveau, régisseur du domaine viticole des Hospices, qui recouvre 60 hectares. Donc « on en a moins dans les cuves ».

Le nombre réduit de lots pourrait cependant faire une nouvelle fois monter le prix moyen du fût vendu à Beaune. En cinq ans, de 2018 à 2022, il a déjà plus que doublé, passant de 16 849 à 35 980 euros, en raison d’une demande internationale toujours en hausse, en particulier de l’Asie.