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Formation Agrobio 35

Le digital pour se former à distance et démocratiser le désherbage mécanique


TNC le 08/03/2021 à 06:03
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Pour développer davantage la technique du désherbage mécanique, le collectif d'agriculteur Agrobio 35 étudie les effets de la technique sur le rendement des cultures de maïs. Grâce à la méthode alternée, l'IFT diminue de 30 % sans réduire le rendement en effectuant le premier passage à la bineuse. Avec deux passages, c'est 59 % de désherbant en moins. Pour démocratiser la technique et aider les agriculteurs dans leur transition, Agrobio 35 digitalise ses formations pour les rendre accessibles à toute la profession.

Agrobio 35 propose une formation « désherbage mécanique » à destination des agriculteurs pour encourager la technique et réduire drastiquement l’utilisation des produits phytosanitaires dans les parcelles de maïs.

Depuis plus de 15 ans, le groupement d’agriculteurs d’Ille-et-Vilaine accompagne et forme les exploitants à la technique en partenariat avec les bassins versants : les qualités culturales requises pour réussir l’introduction du désherbage mécanique (choix des parcelles, conditions de semis, travail du sol etc.), le suivi des parcelles dès les semis, les réunions de bilan et l’aide dans le choix d’investissement du matériel.

Déjà 5 102 ha de surface désherbés mécaniquement

Inutile de préciser que face aux contraintes environnementales actuelles, l’intérêt des agriculteurs vis-à-vis de la méthode est croissant. Depuis 2005, démarrage de l’accompagnement du désherbage mécanique, le collectif a mis le pied à l’étrier de 921 exploitations agricoles traditionnelles, sur 1 193 parcelles, soit 5 102 ha. Le rythme s’accélère : en 2020, pas moins de 89 fermes conventionnelles se sont lancées sur 570 ha.

Pour absorber la demande exponentielle, Agrobio 35 a produit du contenu numérique en vue de réaliser la formation via le web. La formation se veut pragmatique et opérationnelle, que ce soit du désherbage 100 % mécanique ou en alternance avec du chimique pour d’éventuel rattrapage. Objectif : rendre les agriculteurs autonomes à l’utilisation de la technique, mais également un maximum de techniciens et animateurs, qui pourront ensuite accompagner les producteurs sur le terrain. La formation est donc ouverte aux agriculteurs, traditionnels ou bio, aux chauffeurs d’ETA ou de Cuma, aux animateurs terrain ou aux conseillers techniques ainsi qu’aux constructeurs de matériel. Le contenu est spécifique à chaque public et induit quatre parcours différents.

200 techniciens, 8 000 agriculteurs et 200 conseillers

Le groupement est ambitieux et mise sur la formation de 200 chauffeurs, 8 000 exploitants et 200 techniciens d’ici à cinq ans. Les stagiaires devraient être autonomes dès la campagne suivante pour a minima être capable de piloter le premier désherbage de pré-levée en mécanique, voire les deux passage suivants. « Quelle que soit la méthode, tout mécanique ou alterné, l’essentiel est l’anticipation », indique David Roy, expert du réseau. Et d’ajouter : « Le désherbage mécanique doit s’inscrire dans une réflexion globale, nécessaire à la maîtrise des adventices ». C’est pourquoi le programme pédagogique insiste sur les mesures préventives à prendre en compte, comme l’importance de reconsidérer les rotations et d’adapter ses pratiques culturales dès la préparation du sol.

Alterner les techniques pour se substituer à la chimie progressivement

Le poids des molécules chimiques des désherbants de pré-levée du maïs est important sur la qualité de l’eau. L’alternance de techniques est une réponse à ne pas négliger pour qui pourrait se substituer à la chimie. Les agriculteurs conventionnels qui suivront la formation est de faire ensuite le premier désherbage en mécanique. L’idée est à terme de généraliser la pratique à l’ensemble de la profession, quelle que soit son orientation technique et de remplacer les produits phytos, surtout ceux utilisés précocement.

59 % d’IFT en moins grâce à deux passages en désherbage mécanique

Les IFT sont collectés depuis longtemps par le collectif sur les parcelles de maïs suivies en désherbage mécanique et celles en chimique. L’analyse montre diminue de 30 % les doses d’herbicides employées sans baisser le rendement. Avec deux passages de bineuse, la réduction d’herbicide est carrément de 59 % sans modifier le rendement.