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Comptes de l'agriculture

La production agricole augmente, l’emploi agricole recule


AFP le 04/07/2019 à 18:05

La contribution de la branche agricole au Produit intérieur brut français (PIB) est en hausse de 7 % en 2018, deuxième année de hausse consécutive après la crise de 2016, selon une étude de l'Insee publiée jeudi.

En 2018, la production agricole en valeur a progressé de 5,7 % et « dépasse les niveaux antérieurs, à la forte baisse de 2016 », assure l’Insee. En parallèle, après quatre années de baisse, les charges des agriculteurs sont reparties à la hausse (+ 2,1 %), du fait de la remontée des prix de l’énergie. « Toutefois, comme elles s’accroissent moins que la production, la valeur ajoutée de la branche agricole augmente nettement », constate l’Insee.

Les chambres d’agriculture se sont réjouies de cette progression dans un communiqué, tout en rappelant que « cette évolution favorable [devait] être mise en perspective avec des disparités sectorielles, comme régionales », car « certaines régions notamment d’élevage sont nettement en retrait par rapport à la croissance constatée au niveau national ». « À tous les niveaux, une instabilité et une incertitude se sont installées structurellement dans l’agriculture française », assure l’APCA (Assemblée des chambres d’agriculture).

« Peut-on parler de véritable rattrapage dans un contexte où la valeur ajoutée créée par la branche agricole s’érode depuis des années ? Alors qu’elle était proche des 40 milliards d’euros dans les années 2000, la remontée de 2018 ne lui permet d’atteindre que le modeste niveau de 33 milliards d’euros », a pour sa part commenté la FNSEA, premier syndicat agricole français. « Alors que les accords sont signés avec le Ceta et annoncés avec le Mercosur, comment la courbe de la valeur ajoutée agricole va-t-elle opérer un véritable redressement ? », a-t-elle demandé.

« Mise en concurrence »

La Confédération paysanne s’interroge également : « les décideurs publics vont-ils inlassablement continuer à mettre en concurrence toutes les agricultures, tant française que mondiale, au risque de faire disparaître ceux qui produisent une alimentation de qualité et de proximité ? »

Alors que l’Insee décrit une contraction de l’emploi agricole de 0,3 % de 2017 à 2018, la Coordination rurale souligne que l’emploi agricole recule depuis dix ans déjà. « La pression sur les prix agricoles empêche toute rentabilité, ce qui amène les agriculteurs à sacrifier de la main-d’œuvre salariée en la remplaçant par leur propre travail », quitte à travailler « jusqu’à 80 heures par semaine », assure la Coordination.

Dans le détail, la production végétale a nettement rebondi (+ 10,3 %) grâce à la hausse conjuguée du volume de vin (+ 28,7 %), du fait de conditions climatiques particulièrement favorables, et des prix des céréales et des pommes de terre. Les récoltes de grandes cultures (céréales, plantes industrielles et fourragères) ont en revanche chuté sous l’effet de conditions météorologiques défavorables à leur production. Mais la diminution des volumes a été contrebalancée par des prix dynamiques, en particulier ceux des céréales et des pommes de terre, souligne l’Insee.