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Distributeurs

Dans les concessions, le neuf recule, l’occasion résiste et l’entretien grimpe


TNC le 03/07/2024 à 14:40
REparationTracteur

La progression du chiffre d’affaires est évaluée entre 8 et 10 % pour le chiffre d’affaires prestations à l’atelier pour le premier semestre 2024 chez les distributeurs. (© Adobe Stock)

Face à la baisse des cours des céréales, aux conditions climatiques compliquées et à l’augmentation des prix du matériel, les agriculteurs s’adaptent en privilégiant la seconde main et les réparations.

Selon l’enquête de conjoncture menée par le Sedima, le syndicat national des entreprises de service et distribution, auprès de ses adhérents, 56 % annoncent un recul d’au moins 3 % de leurs prises de commandes de matériels neufs à un an. Des chiffres qui résonnent avec ceux d’Axema, le syndicat des constructeurs, qui annonçait récemment un net recul du marché des agroéquipements en 2024.

« La conjoncture des marchés clients a été parmi les premiers freins à la demande. Dans certaines régions, les marchés ont été particulièrement impactés par les conditions climatiques qui n’ont pas permis aux agriculteurs d’avancer sur les travaux », analyse le Sedima. Les perspectives à court terme sont plutôt moroses. Plus de deux tiers des entreprises anticipent une baisse des commandes du neuf pour le second semestre 2024.

Les prix, un frein majeur

Dans ce contexte, le matériel d’occasion résiste un peu mieux. Les prises de commandes à un an sont estimées à la baisse pour « seulement » 45 % des distributeurs. 27 % annoncent au contraire une hausse d’au moins 3 % et 20 % une progression supérieure à 20 %.

« Beaucoup d’agriculteurs achètent désormais de l’occasion car le neuf est devenu trop cher », souligne, dans La France Agricole, Alexandre Mortier, le président du Sedima et concessionnaire Massey Ferguson. Selon les chiffres d’Axema, les prix du matériel agricole ont augmenté de 26 % sur les trois dernières années. Et aujourd’hui 70 % des distributeurs placent les tarifs en en seconde position dans les principaux freins à la demande.

Des stocks importants

Dans le même esprit, la progression du chiffre d’affaires est évaluée entre 7 et 8 % pour les pièces magasin et entre 8 et 10 % pour le chiffre d’affaires prestations à l’atelier pour le premier semestre 2024. « Comme les agriculteurs n’ont pas les moyens de changer de matériel, ils font durer leur parc actuel avec un entretien approfondi et des changements de pièces et d’accessoires », poursuit Alexandre Mortier dans La France Agricole.

Il est enfin à noter que les stocks n’arrangent pas les résultats des distributeurs : 74 % jugent leur niveau supérieur à la normale pour le matériel neuf et 53 % pour le matériel d’occasion. « Les distributeurs disposant de suffisamment de stocks et compte tenu de la diminution des délais de livraison des constructeurs, ils se sont engagés dans une politique de réduction importante des commandes de stocks », prévient le Sedima.