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Gaec des Mezerais (22)

Zéro perte d’ensilage et gain de temps quotidien grâce au silo-tour


TNC le 08/01/2021 à 06:03
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Les associés du Gaec des Mezerais ont fait le choix d’investir dans un silo-tour pour stocker l’ensilage. Si l’investissement est élevé, les deux éleveurs n’y voient que des avantages après près de cinq ans d’utilisation.

En s’approchant du Gaec des Mezerais à Penguily dans les Côtes-d’Armor (22), le grand silo-tour bleu qui se détache à l’horizon pourrait laisser imaginer un élevage porcin. C’est en partie vrai car l’exploitation compte 300 truies, mais le silo est bel et bien adossé aux bâtiments des 70 vaches laitières. Pratique peu courante, les deux associés du Gaec stockent leur ensilage dans cette installation de plus de 22 m de haut et 1 200 m3 de capacité.

Un investissement total de 116 500 € dont 70 000 € de silo.

« Nous avons opté pour ce type de stockage en 2015 lorsque nous avons détruit nos vieux silos d’ensilage à plat », déclare Cyril Monthier, l’un des éleveurs.

L’investissement initial se chiffre à 116 500 € pour le Gaec des Mezerais. Il comprend 70 000 € de silo, 10 000 € de tubulures et de location de nacelle pour l’installation, 6 500 € de turbine pour monter le maïs lors de l’ensilage, 10 000 € pour la désileuse à l’intérieur de la tour et 20 000 € pour la trémie de réception des remorques de maïs. « Mais nous avons vendu la moitié des parts de cet équipement à un élevage du secteur. Il faut juste s’arranger pour ne pas ensiler le même jour », commente Cyril Monthier.

Plus aucune perte d’ensilage grâce au silo-tour.

De la même manière, l’entraide et l’échange sont monnaie courante entre les trois fermes de la zone qui fonctionnent avec le même type d’installation. Le silo, installé par l’entreprise C.E.S, a été acheté d’occasion en Europe de l’Est. « Mais toute la visserie et le silicone pour fixer les plaques de tôle sont neufs », ajoute l’éleveur. S’il reconnaît que ce type d’installation est un peu plus cher, le Breton ne regrette rien. « Depuis que le silo est en service, nous n’avons plus de perte d’ensilage. L’ensemble du front d’attaque dans la tour est creusé sur 5 cm tous les jours, donc il ne peut pas chauffer », constate-t-il.

Un silo-tour pour robotiser … ou pas

Au milieu des années 2010, le modèle du Gaec évolue. De six associés, ils passent à deux exploitants et trois salariés. Cyril explique : « Nous nous sommes aperçus qu’il fallait optimiser le temps de travail. ». Avec son associé, Vincent Lenoir, ils commencent à réfléchir à l’automatisation de l’alimentation.

Plusieurs facteurs les conduisent alors à s’intéresser aux silos-tours. « La première chose c’est que nous n’étions pas convaincus par les cubes d’ensilage. Pour nous, il y a un paradoxe à faire une ration fraîche avec des aliments qui ne le sont pas », analyse l’éleveur. Autre critère qui a influé sur ce projet : les deux associés voulaient construire un nouveau bâtiment génisses, les animaux étant jusqu’alors situés dans une ancienne porcherie très peu pratique en termes de manutention. Or l’emplacement des anciens silos d’ensilage, adossés à la stabulation des vaches, semble l’emplacement idéal pour ce projet.

Pas la peine de robotiser l’alimentation ; c’est déjà tellement pratique grâce au silo-tour !

Ce sont les conclusions de ces deux réflexions qui décident les éleveurs à investir dans un silo-tour. Mais après quatre ans d’utilisation, le robot d’alimentation n’est plus d’actualité. « Je me suis rendu compte que c’était déjà tellement pratique comme ça, avec l’ensilage qui tombe directement dans la mélangeuse, que je ne vois pas l’utilité d’aller plus loin dans la démarche. »

Pas de débachage de silo à prévoir mais juste à actionner un mécanisme et le maïs descend de la tour pour charger la mélangeuse. (©TNC)

Un gain de temps quotidien

Pour la préparation de la ration, le silo-tour permet de se faciliter la tâche. Fini les corvées de débâchage en équilibre sur le haut du silo. Le tuyau dans lequel est soufflé l’ensilage arrive au-dessus de la mélangeuse. Il suffit d’actionner le mécanisme et de revenir le couper quand la quantité prévue est chargée.

Une demi-heure pour remplir la mélangeuse de maïs et nourrir 70 VL et leur suite.

« Généralement, il y en a pour une demi-heure, nous en profitons pour réaliser l’entretien des veaux et des génisses. En hiver, quand les quantités d’ensilage sont importantes, il faut donner quelques tours de vis à la mélangeuse pendant le chargement pour que le tas ne monte pas trop haut », explique l’éleveur.

En termes d’entretien, il grimpe dans la tour une fois par semaine pour vérifier que tout est en ordre. Lorsque le niveau du silo a trop baissé, il faut ajouter un morceau de tuyau via des portes latérales pour que la connexion se fasse toujours avec la désileuse. « S’il y a une chose que je referais autrement, ce serait de mettre ces portes latérales de l’autre côté. Là elles sont sur la face des vents dominants et elles prennent toute la pluie », souligne-t-il. L’éleveur doit également graisser la chaîne de la désileuse une fois par mois et vider entièrement le silo tous les deux à trois ans pour nettoyage.

Avec le stockage du maïs en silo-tour, les éleveurs ne songent plus à automatiser l’alimentation. « C’est déjà tellement pratique comme ça », expriment-ils. (©TNC)