Équipement

Acheter une salle de traite d’occasion : les points de vigilance


TNC le 17/12/2020 à 06:05
fiches_salle-de-traite-d-occasion

Pour rénover ou agrandir sa salle de traite, on peut miser sur du matériel d’occasion. Pour être sûr de faire une bonne affaire, rappel sur les points de vigilance avant d’acheter.

Parce qu’ils passent en traite robotisée ou parce qu’ils arrêtent le lait, certains éleveurs vendent leur salle de traite. Acheter ce matériel d’occasion permet à d’autres de renouveler une installation vieillissante ou de l’agrandir à moindre frais.

Griffes d’occasion, systèmes de décrochage, on peut améliorer l’installation de traite sans tout refaire.

« Sur les sites de petites annonces, on voit pas mal de matériel à des prix attractifs », constate Benoit Erard, responsable de l’équipe Qualitraite à BCEL Ouest. Sont également disponibles d’occasion des équipements qui améliorent les conditions de travail : griffes moins lourdes, décrochages… « Sans refaire totalement sa salle de traite, on peut gagner en temps de travail en l’équipant de décrochages, en l’agrandissant de 2 ou 4 postes si on avait gardé de la place », complète Alexandre Tiger, conseiller traite et qualité du lait chez Eilyps.

Passer d’une 2×3 à 2×7 grâce à l’occasion

C’est grâce à du matériel d’occasion que Fabrice Courcoux a pu refaire sa salle de traite. En 2012, à son installation dans le Gaec familial, à Saint Gildas (22), le jeune éleveur veut changer la salle de traite, trop petite en 2×3 et en fin de course.

« Au prix du neuf, c’était impossible d’avoir une 2×7, ce qui correspondait à notre effectif de vaches à traire. Sur les sites de matériel agricole, je ne trouvais pas ce qui me convenait. C’est avec un concessionnaire que j’ai trouvé la bonne formule. Nous avons acheté des stalles neuves et une installation de traite d’occasion que notre concessionnaire a démonté et remonté chez nous », explique l’éleveur costarmoricain.

Fabrice Courcoux (22) est passé d’une 2×3 à une 2×6 en investissant 32 000 € dans des stalles neuves et une installation de traite d’occasion. (©Fabrice Courcoux)

Bien intégrer tous les coûts de l’occasion

Si au premier regard, les prix du matériel d’occasion peuvent sembler très attractifs, il faut d’autant plus raisonner son achat qu’une installation de traite est stratégique pour le fonctionnement de son exploitation. Attention à ne pas vouloir faire de fausse économie sur une installation clé, et pour la qualité du lait, et pour le temps et les conditions de travail. Quitte à prendre le temps de trouver la bonne occasion.

L’âge et l’état du matériel sont importants pour le coût de maintenance, la disponibilité de pièces. Dans son budget, il faut aussi intégrer l’aménagement de la salle de traite, surtout s’il y a agrandissement mais aussi le remplacement des pièces d’usure et l’adaptation de la tuyauterie au nouveau dimensionnement.

Penser à la disponibilité des pièces d’usure mais aussi au démontage et « remontage » du matériel avant de faire son choix.

Pour faire le bon choix, il faut penser au montage de l’installation. Pour leur achat, certains travaillent avec un concessionnaire pour l’achat et l’installation, d’autres achètent en direct, par petites annonces ou connaissances. Pour installer les équipements ainsi achetés, il faut soit en avoir le temps et les compétences, soit trouver quelqu’un de qualifié pour le faire. « Il faut alors prévoir le coût du remontage, prévient Benoit Erard. C’est souvent élevé, plus de 35 000 € pour une salle de traite complète. »

Fabrice Courcoux a choisi de faire la maçonnerie lui-même, en s’appuyant sur un plan réalisé par son concessionnaire qui a installé le matériel.

Que les éleveurs remontent seuls leur installation ou le fassent faire par un installeur agréé, l’installation sera contrôlée par le Crocit. « À partir de 7 000 € de travaux, le Crocit vérifie la conformité de l’installation, son fonctionnement, ses réglages », souligne Alexandre Tiger. « Même avec du matériel d’occasion, le contrôle a été bon dès la première visite, se souvient Fabrice Courcoux. Ce contrôle est rassurant car un mauvais fonctionnement aura des impacts sur la qualité du lait et la santé des mamelles. »

Gérer traite et travaux

Le choix de son matériel fait, reste à bien réfléchir à la traite pendant les travaux, surtout s’il y a de la maçonnerie à faire. Plusieurs pistes sont à creuser : traire sur un quai pendant qu’on rénove l’autre, louer une salle de traite mobile…

« Nous avons construit la nouvelle salle de traite, juste à l’angle de l’ancienne. Un mur les séparait mais nous avons pu faire les travaux tout en continuant de traire, apprécie Fabrice Courcoux. Quand la nouvelle a été prête, il n’y a eu qu’un mur à casser pour que les vaches y accèdent. Ensuite, nous avons comblé la fosse de l’ancienne installation qui est devenue le parc d’attente. Les travaux ont été lancés fin mai et finis mi-octobre. »

32 000 € pour une 2×7 avec des stalles neuves et une installation de traite d’occasion.

Bien choisi, un achat d’occasion permet de faire de belles économies. « Mon installation 2×7 m’a coûté 32 000 €, équipement et maçonnerie compris, détaille Fabrice Courcoux. En achetant d’occasion, j’ai pu installer des décrochages et des compteurs à lait. Je pense que j’ai économisé 70 % par rapport à du neuf. Avec ce que j’ai économisé sur la salle de traite, j’ai pu acheter des Dac, aussi d’occasion. Et je me suis gardé la possibilité de passer en 2×9 », toujours avec du matériel d’occasion !