Week-ends, congés, ponts… et si vous vous faisiez remplacer sur la ferme ?
TNC le 26/05/2025 à 08:37
En 2025, cinq week-ends de trois à quatre jours entre Pâques et la Pentecôte ! Pas mal de Français en profitent pour se reposer ou partir quelque part. Vous êtes agriculteurs, certes, mais vous pouvez peut-être prendre une journée ou deux selon le travail prévu à cette période. Pensez au service de remplacement.
Faire une pause, prendre un peu de repos et congés en agriculture, sortir de la ferme, une ou plusieurs journées, à l’occasion des nombreux jours fériés de ce printemps 2025, c’est possible même en tant qu’agriculteur grâce notamment au service de remplacement. C’est le sens de la vidéo postée, il y a deux semaines, par Chambres d’agriculture France sur sa chaîne Youtube. « Encore aujourd’hui, il y a peu de temps libre et de vacances dans le secteur agricole mais cela progresse », fait-elle remarquer.
30 % de l’activité des services de remplacement pour se dégager du temps
« Ces motifs de remplacement représentent désormais 30 % de notre activité et sont en forte augmentation ces dernières années », précise Frank Laur, directeur de la fédération nationale. Même si les accidents, maladies, le répit pour épuisement professionnel, les décès équivalent à un bon tiers et restent la principale raison de faire appel à ce service. « Viennent ensuite les congés maternité et paternité et, très loin derrière, la formation et les responsabilités professionnelles. » Sachant que deux tiers des missions concernent l’élevage, en raison des astreintes et contraintes.
300 associations, 67 000 agriculteurs adhérents et 16 000 agents.
Quelques chiffres illustrent, à eux seuls, l’intérêt de ce dispositif mis en place dans les années 70 à l’initiative des agriculteurs. Plus de 300 associations sont présentes sur tout le territoire français. 20 % des départements en comptent même plusieurs, à l’échelle locale et fédérées au niveau départemental puis, comme les autres, régional et national au sein de la tête de réseau Service de remplacement France. 67 000 chefs d’exploitation y adhèrent et 16 000 agents y effectuent 4,6 millions d’heures par an de remplacement en exploitations agricoles.
Des agents pas assez nombreux ni qualifiés
Mais des freins subsistent à son développement. Le premier d’entre eux : le manque d’agents de remplacement. « En nombre comme en niveau de qualification, détaille Frank Laur. Nous ne pouvons pas répondre à l’ensemble des demandes. » C’est pourquoi l’organisation essaie de mieux faire connaître ce métier, et d’améliorer les conditions de travail et de vie de ses salariés. Cette expérience professionnelle vous tente ? Postulez auprès d’une des associations locales !
« La plupart de nos recrues ont entre 18 et 30 ans, constate le directeur. Beaucoup sont encore en études ou les ont terminées il y a peu. Ils travaillent, plus ou moins régulièrement, pour se faire de l’argent de poche ou sont en CDD. Ils veulent parfaire leurs savoirs et savoir-faire avant de chercher un emploi ailleurs, ou de s’installer agriculteur – un sur deux l’envisage à plus ou moins long terme –certains, qui n’ont pas ces projets, peuvent avoir un parcours professionnel plus long chez nous. »
Promouvoir un métier, tremplin vers un autre emploi ou l’installation.
Frank Laur met en avant l’envie d’aider les exploitants dans les coups durs et, à l’inverse, de leur permettre de profiter de la vie, qui peut séduire des jeunes recherchant une profession ayant du sens. Depuis plusieurs années, un concours national d’agents de remplacement, réunis en équipes régionales aux Terres de Jim, l’événement annuel de Jeunes Agriculteurs en septembre, vise à faire découvrir et mettre en avant cette profession à travers six épreuves représentatives de leur quotidien.
Apprendre à faire confiance
Pour les producteurs, la difficulté est surtout de faire confiance et laisser la ferme à des gens qu’ils ne connaissent pas toujours, encore étudiants et vu leur jeune âge. Le directeur tient à les rassurer. Les services de remplacement disposent de fiches de poste, évaluent les motivations et compétences des candidats, en entretien et mises en situation, et leur proposent de se former si nécessaire. « Dans les régions aux productions diversifiées, la polyvalence sera essentielle même si des connaissances théoriques et pratiques en élevage sont souvent nécessaires », la part d’éleveurs utilisant les services de remplacement étant importante, comme dit plus haut.
Comment se faire remplacer ? Il suffit d’adhérer à l’association de son territoire et de payer une cotisation annuelle. En cas de besoin, il n’y a qu’à prendre contact en indiquant les dates d’absence et les tâches à réaliser sur l’exploitation. Le service de remplacement s’occupe de trouver un salarié et des démarches administratives : contrat de travail, convention de mise à disposition, facture, etc.