Vers une « hausse marginale » des rendements céréaliers européens d’ici à 2035
TNC le 05/08/2025 à 17:06
Dans ses projections à l'horizon 2035, la Commission européenne anticipe une légère hausse de la production européenne de céréales dans la décennie qui vient, portée par l’orge et le maïs. L’utilisation en alimentation animale devrait reculer, et les exportations s’intensifier.
Dans un rapport paru en début d’année et présentant les perspectives agricoles dans l’Union européenne à l’horizon 2035, la Commission projette une « hausse marginale des rendements » des céréales par rapport à la période 2022-2024.
Dans le détail, les rendements moyens du blé et du maïs progresseraient de 0,2 % entre la moyenne 2022-24 et 2035, tandis que ceux de l’orge – en repli sur la période de référence – enregistreraient une hausse de 0,75 %.
Une quasi-stabilité expliquée d’un côté par les aléas climatiques de plus en plus fréquents et par la volatilité des prix des intrants, notamment ceux des engrais, qui pourraient en limiter l’usage.
De l’autre côté, ces effets négatifs pourraient être contrebalancés « par les progrès technologiques et les politiques de soutien à une intensification durable » : agriculture de précision, agriculture régénératrice, nouvelles variétés. Mais aussi par la réduction progressive de l’écart de rendement entre les anciens et les nouveaux États membres de l’UE.
La production céréalière européenne atteindrait en tout 273,8 Mt en 2035. Une légère hausse (+ 1,1 %) sur dix ans, portée par le maïs et l’orge, dont la production passerait de 60 Mt pour le maïs et 50 Mt pour l’orge sur 2022-2024 à 63 Mt et 51 Mt en 2035. Pour ces deux céréales, « l’amélioration marginale des rendements devrait compenser la légère diminution des superficies ».
De son côté, la production de blé repartirait à la hausse après la récolte catastrophe de 2024, et se stabiliserait à 130 Mt, malgré une légère baisse de ses superficies. À noter : une hausse de 2 % pour le blé dur d’ici à 2035, qui compenserait un repli de 1 % pour le blé tendre.
Enfin, en ce qui concerne les débouchés, l’utilisation des céréales pour l’alimentation animale devrait reculer de 1,7 % en dix ans, à 152,3 Mt, tandis que la consommation humaine resterait stable, autour de 60,2 Mt.
Les échanges commerciaux de blé, d’orge et de maïs devraient en revanche s’intensifier, avec en cumul un volume exporté de 54,3 Mt en 2035, soit une hausse de 9,5 % par rapport à la moyenne 2022-24, illustrant la compétitivité croissante du blé tendre et de l’orge européens.
Ces projections décrivent les tendances moyennes que l’agriculture européenne devrait suivre dans les années qui viennent et s’appuient sur l’hypothèse « d’un contexte macroéconomique supposé stable » et « d’un cadre politique inchangé ».
La Commission précise qu’elles reposent sur des données récentes, notamment celles du rapport OCDE-FAO 2024-2033, et qu’elles tiennent compte de l’évolution attendue des principaux facteurs influençant l’offre et de la demande : environnement macroéconomique, conditions climatiques, intrants agricoles, commerce international, demande des consommateurs.
Elles sont soumises à diverses incertitudes, comme l’impact du changement climatique sur la volatilité des rendements agricoles, et les variations macroéconomiques déclenchées par des événements géopolitiques.