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Comptes de l’agriculture

Valeur et prix : les filières végétales fortement pénalisées en 2023


TNC le 03/07/2024 à 16:12
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La valeur de la production végétale a fortement diminué en 2023. (© Adobe Stock)

La production agricole a diminué, en valeur, en 2023, du fait de prix globalement en baisse, particulièrement pour la production végétale. Les volumes augmentent pourtant de 6,3 % du fait de conditions climatiques plus favorables qu’en 2022, indiquent les comptes de l’agriculture diffusés le 3 juillet.

Après deux années de croissance, la valeur de la production agricole hors subvention recule de 1,5 % en 2023, en lien avec la baisse globale des prix (- 4,4 %). C’est essentiellement la chute des prix des céréales (- 30 %) et des oléagineux (- 26,4 %) qui explique cette dynamique, limitée cependant par le ralentissement de la hausse du coût des intrants, et par l’augmentation des récoltes.

En raison des conditions climatiques plus favorables, les rendements en céréales retrouvent globalement des niveaux proches de la moyenne quinquennale, faisant plus que compenser la baisse des surfaces. La hausse de la production de céréales en volume concerne toutes les régions à l’exception de la Normandie, des Hauts-de-France, de Paca et de la Corse (respectivement — 1,2 %, — 1,0 %, — 0,5 % et — 17,7 %). Les plus fortes évolutions s’observent en Nouvelle-Aquitaine (+ 26,2 %) et en Occitanie (+ 24,1 %).

Cette hausse des volumes s’observe également pour la production d’oléagineux, de protéagineux, de fourrages et de pommes de terre, cette dernière bénéficiant par ailleurs d’une hausse des prix (+ 10,7 %). Les cours ont par ailleurs pâti des disponibilités mondiales importantes.

La valeur de la production animale progresse

La valeur de la production animale poursuit sa hausse, mais après + 20,5 % en 2022, cette dynamique ralentit en 2023 (+ 4,9 %). « Les prix sont en augmentation (+ 6,8 %) alors que les volumes fléchissent (- 1,8 %) », indiquent les comptes de l’agriculture, alors que la décapitalisation se poursuit en élevage bovin.

En parallèle, les prix sont encore à la hausse, augmentant de 4,3 % dans un contexte d’offre limitée et de poursuite de la hausse des coûts de production. Les coûts de l’alimentation animale se stabilisent.

Un résultat de la branche agricole en net recul

Le repli de la production, associée à une nouvelle augmentation des consommations intermédiaires (+ 1,3 %) conduit à une diminution de 5,3 % de la valeur ajoutée brute de la branche agricole. « Une rupture s’opère avec les deux années précédentes où la valeur ajoutée brute avait fortement progressé (+ 9 % en 2021 et + 25,7 % en 2022) », rappelle le rapport de la CCAN.

En valeur, le résultat brut de la branche agricole diminue ainsi de 10,5 % en 2023 (après + 23,8 % en 2022), et même de 15 % en termes réels, c’est-à-dire déflaté par l’indice de prix du PIB. Le résultat brut de la branche agricole par actif non salarié diminue de 8,8 % (après + 26,3 %) et de 13,4 % en termes réels.

Des chiffres inquiétants, pour les chambres d’agriculture, qui rappellent que « ce résultat intervient dans un contexte de grande incertitude, tant sur le plan économique que sur le plan politique intérieure, que sur celui de l’international. Or, comme beaucoup d’autres acteurs de l’économie, les agriculteurs ont besoin de visibilité pour investir, pour produire et répondre aux nombreux défis qui sont devant eux »