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Baromètre d’opinion Ifop/FNSEA

Une situation économique déjà fragile avant la crise sanitaire


TNC le 23/06/2020 à 14:05
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En mars 2020, seuls 29 % des exploitants agricoles interrogés dans le cadre du baromètre Ifop/FNSEA jugeaient "bonne" la situation économique de leur exploitation (©Pixabay)

Réalisé deux fois par an par l’Ifop pour la FNSEA, le dernier baromètre d’opinion des agriculteurs dresse un portrait du ressenti des agriculteurs au premier trimestre, juste avant le confinement. Si un tiers des exploitants jugeaient bonne leur situation économique, 70 % ont rencontré des difficultés au cours des derniers mois et 40 % craignent une dégradation de la situation dans les années à venir.

D’après le dernier baromètre d’opinion Ifop/FNSEA, 28 % des exploitants jugeaient mauvaise la situation économique de leur exploitation au premier trimestre 2020. Juste avant le début de la crise sanitaire, ils n’étaient que 29 % à estimer que la situation économique était bonne (8 points de plus tout de même qu’en octobre 2019), et 43 % à la juger acceptable.

Cependant, 33 % des agriculteurs interrogés ont rencontré des difficultés importantes au cours des trois derniers mois, et 37 %, des difficultés peu importantes. 30 % n’en ont rencontré aucune. Le climat reste en tête des problèmes rencontrés (61 %), mais moins qu’en octobre dernier, suivi par les cours de la production et la baisse du prix payé aux producteurs (52 %) et le poids de la réglementation environnementale et sanitaire (51 %).

Un manque de confiance en l’avenir

Ainsi, seuls 21 % des exploitants interrogés pensent que leur situation sera plus favorable dans deux ou trois ans, quand 37 % estiment qu’elle sera moins favorable, une proportion supérieure de huit points à celle d’il y a un an.

Cet état d’esprit morose s’applique aussi au climat général des affaires en France, puisque les agriculteurs sondés sont encore 75 % à être pessimistes sur ce point (contre 80 % en octobre 2019). Concernant leur propre activité, 58 % sont pessimistes. 12 % estiment même pouvoir réfléchir à la cessation de leur activité dans l’année qui vient, davantage pour des raisons financières que parce qu’ils atteignent l’âge de la retraite.

Ce scepticisme se ressent également à l’égard du gouvernement, qui ne rassemble la confiance que de 21 % des exploitants interrogés. Ils sont de plus 86 % à juger que le gouvernement ne prend pas en compte les préoccupations agricoles (4 points de plus en un an), alors qu’en parallèle, ils sont 75 % à estimer que les critiques et les attaques vis-à-vis de l’agriculture (agribashing) ont augmenté au cours des six derniers mois, ce qui a une influence sur la motivation au travail de 31 % d’entre eux.

Cependant, la crise du Covid a peut-être rebattu les cartes, que ce soit au niveau de la perception de l’agriculture dans l’opinion ou au niveau économique, certaines filières ayant été plus impactées que d’autres par la fermeture de débouchés liée au confinement.  

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