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Approvisionnement alimentaire

Une sénatrice alerte sur les risques pour la sécurité


AFP le 02/07/2019 à 15:33

Que se passerait-il si demain une cyberattaque paralysait les circuits de la distribution alimentaire ? Pénurie, émeutes... La sénatrice Françoise Laborde veut alerter le gouvernement sur les risques pour la sécurité nationale de notre modèle de production et de consommation.

Même les zones rurales sont aujourd’hui « alimentairement malades », « perfusées par le ballet des camions de la grande distribution », souligne la sénatrice de la Haute-Garonne (RDSE à majorité radicale). Un état de fait qui expose la France à « une importante vulnérabilité » en cas de force majeure (cyberattaques, dérèglement climatique, terrorisme…). Se défendant d’être « seulement alarmiste », ou « démago », Françoise Laborde a déposé une proposition de résolution sur « la résilience alimentaire des territoires et la sécurité nationale ». Le texte, sans valeur contraignante mais qui se veut une interpellation formelle de l’exécutif, devrait être discuté dans l’hémicycle du Sénat lors de la prochaine session parlementaire. Ce sera « la première fois » que ce sujet sera abordé au Parlement, a précisé devant la presse Françoise Laborde, qui ne doute pas que son texte sera adopté. « Nous proposons des choses réalisables dans les prochains mois », indique-t-elle. Pour Joël Labbé, sénateur RDSE du Morbihan, il s’agit de « faire en sorte que le territoire de proximité puisse nourrir les habitants de ce territoire ». Se défendant lui aussi d’être « collapsologue » (théorie de l’effondrement), il se dit en revanche « conscient de l’urgence à agir ». Le texte « appelle le gouvernement à mesurer l’importance d’une stratégie de territorialisation des productions alimentaires, d’une cartographie des flux de production alimentaire et d’une préparation des populations ». Il l’encourage « à présenter au Parlement une loi de sauvegarde du foncier agricole », et « à engager une révision de la loi de programmation militaire pour réfléchir à l’intégration de la production et du foncier agricole nourricier comme « secteur d’activité d’importance vitale » ».