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Bilan de la moisson 2022

Une récolte décevante au sud, mais rassurante au nord selon Agritel


TNC le 26/07/2022 à 17:30
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La fin de moisson est déjà sonnée un peu partout en France au 26 juillet. Avec un bilan particulièrement hétérogène. (©@GuyotVincent02)

Selon le cabinet de conseil Agritel, qui a sondé les opérateurs de la filière représentant 75 % de la sole française de blé, la récolte 2022 de blé tendre connaît une très grande hétérogénéité, entre déception au sud, et résultats rassurants au nord de la Loire.

En sondant les opérateurs de la filière céréalière représentant les trois quarts de la sole française de blé, Agritel estime la récolte 2022 de blé tendre à « 33,44 Mt, en baisse de – 2 Mt par rapport à l’an passé (35,43 Mt). C’est la 7e plus faible récolte depuis 2000. » Cette estimation se base sur les surfaces établies par le ministère de l’agriculture : 4,71 millions d’hectares, en baisse de – 5,6 % par rapport à la campagne précédente.

Côté rendement, le cabinet de conseil l’estime « à 71,1 quintaux par hectare, soit – 0,90 % sous la moyenne des dix dernières années ».

Evolution des rendements de blé tendre (©Agritel)

« Cette moisson se caractérise par une grande hétérogénéité dans les rendements », explique Michel Portier, le directeur général d’Agritel. « Un gradient allant du Sud vers le Nord se dessine avec des rendements qui déçoivent fortement au sud de la Loire », précise Michel Portier. « Le printemps sec laissait craindre le pire mais les pluies tardives du mois de juin ont sauvé la situation dans les régions situées au nord de la Loire. » L’hétérogénéité du bilan est constaté aussi « au sein même des exploitations selon les types de sols, les précédents et les variétés », causée par les nombreux aléas climatiques enregistrés depuis les semis.

Estimation du rendement de blé tendre 2022 par région (©Agritel)

Une qualité à homogénéiser

Mis à part quelques zones précoces affectées par les pluies de juin, les critères qualitatifs sont bons dans l’ensemble. Seuls les taux de protéines sont parfois un peu faibles au nord de la Loire. « Entre les impasses liées à la sécheresse du printemps, de meilleurs rendements qu’attendus ou une réduction des doses appliquées en raison des prix record de l’azote, les facteurs limitants la protéine sont multiples » détaille Michel Portier. « Cela nécessitera davantage de travail d’homogénéisation des lots mais la qualité globale est bien là. Nos principaux débouchés trouveront ainsi la marchandise recherchée » insiste-t-il.

Evolution de la production française de blé tendre. (©Agritel)

Une campagne d’export qui démarre bien

Malgré une disponibilité de blé français plus réduite, la demande internationale est déjà très soutenue dans le contexte géopolitique très perturbé par la guerre en Ukraine.

« Les principaux importateurs ont réalisé de faibles récoltes cette année. Le Maroc par exemple a produit 2,3 Mt, tous blés confondus, contre plus de 7 Mt en 2021 ». « La faiblesse de l’euro vis-à-vis du dollar, mais surtout l’absence jusqu’alors des blés ukrainiens et la faible présence des blés russes sur le marché, permettent aux blés français de s’exporter plus rapidement que d’habitude. Reste désormais à surveiller la mise en application du récent accord sur les corridors d’exportations de céréales en Ukraine, et la montée en puissance des exportations russes, afin de savoir si le marché mondial du blé parviendra à s’équilibrer ou, au contraire, continuera à très fortement solliciter le blé français. »