Une partie du reliquat des aides européennes au bio ira aux jeunes agriculteurs
AFP le 05/06/2025 à 16:45
Une partie du reliquat des aides européennes dédiées à la conversion à l'agriculture biologique sera reversée sous forme d'aide au revenu des jeunes agriculteurs, indépendamment de leur mode de production, a annoncé jeudi la ministre Annie Genevard.
Dans le cadre de la Pac 2023-2027, une enveloppe annuelle de 340 millions d’euros est consacrée aux aides à la conversion à l’agriculture biologique en France, l’UE visant 25 % de terres agricoles bio en 2030. Mais pour les années 2023 et 2024, 257 millions d’euros de reliquats ont été accumulés, dont une grande majorité provient des enveloppes destinées au bio.
Les arbitrages sont encore en cours pour la part qui reviendra aux agriculteurs bio, a précisé le ministère à l’AFP. Mais la ministre a annoncé lors du congrès du syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA) à Auch dans le Gers qu’elle abonderait l’enveloppe destinée à l’aide complémentaire au revenu des jeunes agriculteurs, une de ses « priorités », de 55 millions d’euros.
Le montant de cette aide passera ainsi de 4 400 euros à 5 300 euros par an en 2026 et 2027, selon son discours transmis par le ministère aux journalistes. Les JA ont salué une « belle victoire pour la jeunesse agricole ».
Contraire aux demandes de la Fnab
« J’ai décidé de transférer la plus grande part (des 257 millions) du deuxième au premier pilier, qui pèse lourd dans le revenu des paysans. Une partie reviendra au soutien de l’agriculture biologique dont le ralentissement a généré ces reliquats, c’est normal », est-il ajouté dans le discours.
La fédération des agriculteurs bio (Fnab) avait demandé à ce que l’intégralité des aides dédiées au bio reviennent aux agriculteurs utilisant ce mode de production sans pesticides et engrais de synthèse, confrontés à une crise.
L’inflation a en effet entraîné une baisse de la consommation de produits bio, bien que les professionnels observent les signes d’une reprise depuis le début de l’année, avec des répercussions sur les conversions et les surfaces dédiées.
Au congrès des JA, la ministre a également dit vouloir mettre en place au plus tard en 2026 le diagnostic modulaire, prévu par la loi d’orientation agricole adoptée au début de l’année et censé aider les jeunes agriculteurs en leur fournissant des informations sur la viabilité économique, environnementale et sociale des exploitations à reprendre.
Elle a également affirmé, selon son discours, vouloir pérenniser la hausse des fonds du programme pour l’accompagnement et la transmission en agriculture (AITA) dans le prochain budget.