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Viande bovine

Une coalition contre la ratification en l’état de l’accord avec le Mercosur


TNC le 15/03/2023 à 12:05

Des députés de presque tous les groupes parlementaires s’allient contre la ratification en l’état de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, qui se traduirait par une hausse des importations de viandes bovines très compétitives sur le marché français.

L’accord commercial de libre-échange entre les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) est à nouveau sur le devant de la scène, faisant craindre aux éleveurs bovins de voir affluer sur le marché européen davantage de viandes sud-américaines soumises à des standards de production moins exigeants.

Début 2023, le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans affirmait que l’UE espérait signer l’accord d’ici le mois de juillet. Au salon de l’agriculture, le président français a de son côté déclaré qu’un tel accord ne serait « pas possible » s’il ne respectait pas les mêmes contraintes environnementales et sanitaires que les Européens.

Dernier épisode en date : le 14 mars, des députés de tous bords politiques (sauf le RN, non invité) ont déposé une proposition de résolution pour exiger que l’Assemblée nationale et les autres parlements nationaux de l’UE soient consultés avant sa ratification. Le mot d’ordre : « pas d’accord avec le Mercosur sans clauses miroirs ».

Cette alliance transpartisane a fait l’objet hier d’une conférence de presse organisée par Interbev, la fondation pour la Nature et l’Homme (FNH, ex-fondation Ushuaïa), l’institut Veblen et le député de la Somme François Ruffin (LFI). La FNSEA était associée à l’initiative, ainsi que des ONG sud-américaines.

Interbev, la FNH et l’institut Veblen ont en parallèle présenté un rapport alertant sur « les impacts négatifs de l’accord sur l’environnement, sur notre santé et sur les agriculteurs ».

« Il permettra l’entrée de denrées agricoles produites avec des pratiques et des substances interdites en UE », comme le pesticide novaluron et l’antibiotique monensin utilisé comme accélérateur de croissance des bovins, « et ce à des prix avantageux », déplore FNH sur Twitter.

Et d’ajouter : « il mettra les agriculteurs européens face au mur, alors qu’ils peinent déjà à vivre de leur production : appliquer toujours plus de standards pour toujours moins cher, n’est plus viable ! Le Mercosur, c’est déjà plus de 70 % des importations européennes de viande bovine et 50 % de viande de volaille ».

Les trois organisations demandent à Emmanuel Macron de maintenir son opposition à l’accord UE-Mercosur en l’état, et de rendre effectives les trois lignes rouges tracées par la France : garantir le respect des engagements climatiques des pays signataires, éviter l’augmentation de la déforestation importée au sein de l’UE, exiger le respect des normes sanitaires et environnementales européennes aux denrées agricoles importées.