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Dénoncé par L214

Un employé d’élevage porcin condamné à du sursis pour maltraitance animale


AFP le 11/04/2024 à 16:22

Un employé d'un élevage de porcs de l'Yonne a été condamné jeudi à 1 000 euros d'amende avec sursis pour « mauvais traitement envers un animal » après la dénonciation par l'association L214 de « sévices » incluant l'agonie d'une truie assommée à coups de masse.

Suivant les réquisitions du ministère public, il n’a en revanche condamné ni l’élevage ni ses dirigeants. Lors du procès en mars à Auxerre, le procureur Hugues de Phily avait requis une amende de 1 500 euros, dont 1 000 avec sursis, contre Dominique Hervet, 61 ans, qui était à l’époque des faits, entre 2019 et 2022, responsable des truies gestantes sur l’élevage des Tremblats II, à Annay-sur-Serein (Yonne, 1 800 bêtes).

L’employé avait été dénoncé par un lanceur d’alerte, soutenu par l’association de défense des animaux L214, qui avait notamment évoqué des « coups de tournevis, de barres de fer, de masse » contre les porcs, ainsi que le « claquage » des porcelets, qui consiste à tuer un animal non viable en le jetant par terre. Il avait également mis au jour l’agonie, le 16 février 2021, d’une truie « défoncée à coups de masse » et qui sera laissée agonisante toute une nuit avant d’être achevée au fusil le lendemain.

La vidéo, diffusée par L214, avait suscité un vif émoi dans tout le pays. L’association avait porté plainte contre l’élevage. Lors du procès, son avocate Caroline Lanty avait souligné que la pratique du « claquage » est interdite depuis janvier 2022. « Au prétexte qu’on a toujours fait comme ça, on s’acharne sur l’animal », avait-elle accusé.

Le ministère public s’était toutefois limité aux sévices imposés à la truie. Sa mise à mort « est extrêmement choquante », avait reconnu le procureur, estimant qu’il ne fallait pas pour autant faire « le procès de toute une filière ».

Le ministère public avait ainsi décidé de limiter les poursuites à « l’abattage irrégulier d’une truie » par M. Hervet. Selon lui, « plusieurs contrôles » des services vétérinaires n’avaient relevé que « des non-conformités légères » régularisées ensuite. Le tribunal a suivi cette logique.