Transition alimentaire : les GMS « en progrès mais toujours en retard »


AFP le 13/05/2025 à 10:46

Les principales enseignes de la grande distribution « ne prennent pas encore ou très peu en considération les enjeux écologiques et de santé publique », et restent « en retard » malgré quelques « progrès », déplore une étude du Réseau Action Climat (RAC) publiée lundi.

L’ONG a compilé de nombreuses données issues de plus de 200 supermarchés pour classer les principaux distributeurs (Leclerc, Carrefour, Intermarché, Monoprix, Coopérative U, Auchan…) selon trois grands critères : la transparence, les engagements et la promotion d’une alimentation durable.

Résultat : « le monde de la grande distribution n’a pas tellement évolué », explique à l’AFP Benoît Granier, coordinateur général de l’étude du Réseau Action Climat, dont la première édition était parue en 2023. Le rapport déplore notamment que « la viande et les produits carnés ultra-transformés restent fortement surreprésentés au détriment des aliments végétaux de qualité » dans les rayons comme parmi les promotions.

« La proportion de plats préparés sans viande ni poisson se maintient à un niveau bien bas de 8 % », soit le même niveau que dans l’étude de 2023, note par exemple le RAC, pour qui « la quasi-totalité des enseignes n’a pas encore traduit ses objectifs de transition alimentaire et écologique dans ses pratiques commerciales ».

Leclerc et Aldi sont en queue de classement

Toutefois, contrairement à 2023, trois enseignes dépassent la moyenne lorsque les trois grands critères sont agrégés : Carrefour (12,5/20), Monoprix (12/20) et Coopérative U (10/20), tandis que Leclerc et Aldi sont en queue de classement (respectivement 4,5/20 et 2/20). Les progrès effectués par les trois enseignes qui arrivent en tête sont surtout le fruit d’un effort « sur la transparence », précise à l’AFP Benoît Granier.

« La grande distribution, de par son pouvoir sur l’amont des filières comme sur les consommateurs, a un rôle important à jouer » pour « l’accès » à une alimentation « saine » et « durable », insiste l’ONG dans son rapport. Aujourd’hui « en retard » par rapport aux autres pays d’Europe, les distributeurs français manquent selon Benoît Granier de « projet cohérent » de la part des pouvoirs publics, nécessaires selon lui pour « rendre les changements possibles ».

Le RAC, qui s’est entretenu avec de nombreux dirigeants de la plupart des grands distributeurs (sauf Leclerc et Aldi), en conclut que ces derniers « reconnaissent » le besoin de construire « collectivement » des « règles du jeu et des objectifs communs pour transformer le secteur agroalimentaire ».