Sur les marchés, net repli des céréales qui efface le récent rebond des prix
AFP le 28/05/2025 à 18:02
Le vent d'optimisme prudent qui souffle concernant les futures récoltes a balayé les quelques inquiétudes de la semaine dernière, entraînant les prix des blé, maïs et soja à la baisse sur les marchés mondiaux.
De part et d’autre de l’Atlantique, les cours des céréales ont nettement reflué: le blé a ainsi perdu tous les gains de la semaine précédente, se rapprochant à nouveau de la barre symbolique des 200 €/t sur l’échéance la plus rapprochée (septembre 2025) sur Euronext. « Pour l’essentiel, les conditions restent généralement bonnes pour les cultures américaines », a indiqué à l’AFP Rich Nelson de la maison de courtage Allendale.
« Nous attendons une transition météorologique [du printemps vers l’été], qui ne s’est pas encore produite. La semaine dernière, la plupart des régions du Midwest ont connu des précipitations supérieures à la normale », relate-t-il.
Dans les plaines du nord de l’Europe, le manque de pluie entretient l’inquiétude mais la période n’est pas encore critique pour les cultures, selon les analystes.
Les regards sont en revanche tournés vers la mer Noire, où les rumeurs d’une redoutable vague de chaleur ont fait décoller les prix la semaine dernière, pour mieux les voir retomber ces derniers jours.
« Le prix de notre blé à l’export est monté de 15 dollars en deux jours, perdant la compétitivité durement acquise les semaines précédentes. Dans le même temps, les blés russes, ukrainiens ou roumains ont continué à voir leurs prix baisser », a rapporté Maxence Devillers, analyste chez Argus Media France.
Colza sous surveillance en Ukraine
« Il fait finalement moins chaud et sec que prévu. Du coup, depuis une semaine, le marché corrige et efface cette hausse qui était exagérée – car les fondamentaux des cultures restaient les mêmes », a-t-il ajouté.
Le blé a entraîné le maïs sur le marché européen, où la tonne est passée en sept jours de 207 à 197 euros pour une livraison en juin. Les prix du grain jaune de la nouvelle récolte (en septembre) résistent mieux, à près de 200 euros la tonne.
Aux Etats-Unis aussi, « le maïs est un suiveur (…) coincé entre le blé et le soja et n’a pas vraiment de bonnes nouvelles (pour les prix) à offrir », dans un contexte de demande américaine robuste et alors que les ventes à l’export restent importantes, a résumé Arlan Suderman, de la plateforme de courtage StoneX Financial.
Les oléagineux évoluent quant à eux en ordre dispersé, le soja américain en hausse et le colza européen en baisse.
Côté américain, en attendant de voir l’évolution de la demande chinoise, les opérateurs américains surveillent un possible soutien au biodiesel par le gouvernement, actuellement étudié par le Congrès américain.
« Cela apporte un soutien au secteur du soja parce que les investisseurs anticipent un résultat positif, de sorte que les fonds veulent maintenir leur position », explique Arlan Suderman.
Malgré des perspectives tendues, le prix du colza reflue
En revanche, côté européen, le prix du colza, toujours élevé, tendait à refluer, s’échangeant sous les 483 euros la tonne sur l’échéance d’août sur Euronext.
La graine oléagineuse est entraîné par le net repli des cours du canola (colza OGM) canadien et celui de l’huile de palme à la Bourse de Kuala Lumpur.
Pourtant, pour Maxence Devillers, « les perspectives restent tendues pour le colza, avec des craintes sur la production en Ukraine ».
« Il y a eu successivement des gelées tardives qui ont détruit des fleurs de colza, puis un temps trop sec qui entrave le remplissage des siliques (gousses) », a-t-il expliqué. La météo sera également à suivre en Australie, où le canola sera récolté à l’automne.