Sur le départ, Annie Genevard inaugure Innovagri en défendant les outils de la « 3e révolution agricole »
TNC le 02/09/2025 à 18:58
À Outarville, la ministre de l’agriculture a inauguré Innovagri en saluant les nouvelles technologies matérielles, numériques et biologiques, mais en laissant un « ministère de crise » où les nombreux dossiers, parmi lesquels la réintroduction de l’acétamipride, restent empilés sur la table.
En sursis à la tête du ministère de l’agriculture d’ici le vote de confiance attendu dans une semaine, Annie Genevard est venue inaugurer, mardi 2 septembre, la 32e édition d’Innovagri à Outarville.
Maxime Brizard-Blondeau, président de la chambre régionale d’agriculture du Centre-Val-de-Loire, a d’emblée donné le ton. « Nous sommes dans une grande région betteravière. Mais sans acétamipride ou toute alternative suffisante, nous n’arriverons plus à produire des betteraves en dessous de la Loire. J’espère que vous soutiendrez un nouveau projet de loi pour en autoriser à nouveau un usage encadré. ».
Sur les stands de Tereos et Cristal Union, les betteraviers ont aussi rappelé les conséquences de la censure partielle de la loi Duplomb par les Sages sur l’avenir de leur production. Corbeille d’insecticides à usage domestique à la main, les représentants de la FNSEA ont insisté encore sur l’incohérence entre l’interdiction confirmée du néonicotinoïde en agriculture et son autorisation pour les produits insecticides pour la maison.

Au (prochain) gouvernement d’en décider
« Le Conseil constitutionnel a considéré que les conditions de réutilisation devaient être revues. Vous n’ignorez pas la période politique dans laquelle nous sommes. Il appartient au gouvernement d’en décider et aux parlementaires de s’en saisir », a botté en touche la ministre. « Il est possible qu’un nouveau gouvernement advienne dans un délai relativement court. Nous verrons comment l’affaire sera traitée dans les prochaines semaines. »
Aujourd’hui il y a des impasses et on ne peut laisser les agriculteurs dans des impasses.
Entre les impasses techniques dans laquelle restent les producteurs pour certaines cultures, la dermatose nodulaire contagieuse en élevage bovin, les importations agricoles toujours en hausse, le niveau des prix des grains au plus bas, Annie Genevard s’apprête à quitter le ministère de l’agriculture en laissant une multitude de sujets en suspens.
Mais devant les machines exposées à Innovagri et leurs exposants, la ministre martèle que l’innovation pourrait régler plus d’une difficulté rencontrée par les agriculteurs.
L’agritech française, leader européen minuscule face aux États-Unis
« Toute innovation n’a de sens que si elle ouvre un horizon », a-t-elle insisté, en vantant l’usage de « drones en agriculture de précision », les start-up de la ferme digitale et de la French Tech.
Certes, la France se place au premier rang européen et au sixième rang mondial en matière de levées de fonds dans l’agritech et la foodtech. Mais face au mastodonte américain qui concentre à lui seul plus de la moitié des investissements mondiaux dans ces domaines, l’Hexagone ne représente que 2 % de ces investissements.
Parmi les innovations et technologies présentées à Innovagri, la ministre a pu, quelques instants, prendre le volant du New Holland T7 Methane Power, soulignant la facilité de conduite et, surtout, le confort de la cabine. Un confort qui n’a sans doute rien à envier au banc des ministres de l’Assemblée.
