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Exportations de céréales

Regain de compétitivité pour le blé et le maïs français


TNC le 14/10/2020 à 18:19
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Les céréales françaises retrouvent de la compétitivité à l'export cette campagne. Le blé tendre est notamment en compétition, en ce moment, avec les blés des pays baltes pour le dernier appel d'offres algérien et continue de profiter d'une demande dynamique de la Chine.

« Après une campagne culturale de tous les extrêmes, les estimations de production de céréales françaises continuent d’être affinées et sont, une nouvelle fois, revues à la baisse pour le mois d’octobre. En conséquence, les bilans prévisionnels de FranceAgriMer sont affectés avec une diminution généralisée des stocks de fin de campagne », a indiqué Marion Duval, adjointe au chef de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer, lors du conseil spécialisé « grandes cultures – marchés céréaliers » du 14 octobre 2020.

Le blé français dans la course pour le dernier appel d’offres algérien

Les céréales françaises retrouvent néanmoins une certaine compétitivité depuis quelques semaines. Parmi les facteurs explicatifs : « les conditions climatiques très sèches, qui ont contribué à réduire les perspectives de récolte sur la zone mer Noire (Ukraine, Roumanie et Bulgarie), même si la Russie réalise en face des niveaux de récolte record », précise Marc Zribi, chef de l’unité grain et sucre de FranceAgriMer.

Ainsi les exports de blé tendre français sont légèrement revus à la hausse sur pays tiers : + 100 kt par rapport au mois dernier, pour atteindre 6,7 Mt. D’après les dernières informations actuellement disponibles, les blés français seraient notamment dans la course, avec les pays baltes, pour le dernier appel d’offres de l’Algérie de 510 000 t de blé meunier d’origine optionnelle à un prix sur base Caf (Coût Assurance Fret, prix final à l’acheteur) de 263,50 dollars, ajoute le spécialiste.

Bilan français du blé tendre – octobre 2020 (©FranceAgriMer, Douanes, Refinitiv)

L’origine mer Noire, autorisée pour la première fois dans le cahier des charges (0,5 % des grains punaisés pour des blés à 12,5 % de protéines) ne semble pas compétitive par rapport aux offres habituelles, car « les prix mer Noire ont largement rejoint les autres prix internationaux ». De plus, « la France, qui bénéficie d’un avantage de proximité géographique, est de nouveau compétitive sur le marché algérien », déclare Marc Zribi. « La seule incertitude reste le volume disponible vers l’Algérie : très difficile à évaluer », le disponible exportable vers le pays étant réduit de moitié par rapport à la campagne précédente.

Toujours des incertitudes quant aux importations chinoises

Autre fait marquant de ce début de campagne : la France bénéficie d’une demande dynamique de la Chine, qui semble « vouloir renforcer ses stocks de blé pour faire face à des aléas de différentes natures : tensions commerciales avec l’Australie et le Canada, incertitudes avec la crise sanitaire, récolte de blé chinoise amoindrie par plusieurs typhons, etc. ». Bien que la France soit la seule origine européenne à pouvoir exporter du blé en Chine (accord phytosanitaire), il reste toutefois très difficile de savoir si cette relation est durable ou non », indique Marion Duval.

Répartition des exports français de blé tendre vers pays tiers pour les trois premiers mois de campagne (©Douanes françaises, sauf pour 09/20 et 10/20 Refinitiv (données arrêtées au 12/10/20))

Les estimations d’exportations vers pays tiers sont également révisées à la baisse, par rapport à septembre, pour les orges : – 100 kt, pour atteindre 2,9 Mt. En cause : les incertitudes de la demande chinoise et la possibilité ou non d’exporter en Arabie Saoudite cette campagne.

Exportations de maïs grain vers l’UE revues à la hausse

En maïs grain, la collecte pourrait atteindre les « 11,2 Mt, soit – 600 kt par rapport aux données du mois précédent », selon FranceAgriMer, Douanes et Refinitiv. Catherine Cauchard, responsable Céré’Obs, a dressé un rapide bilan des récoltes en cours : « on observe de très grands écarts de rendements cette campagne, selon les régions et dans une même région. Cela peut aller du simple au double ! »

Voir aussi : [Data] Récoltes 2020 – Agreste revoit ses estimations de rendement en maïs grain à la baisse

« La production étant également en forte diminution dans les pays de la mer Noire,  cela laisse plus de place au maïs français pour s’illustrer sur le nord communautaire et l’Espagne notamment », précise Marion Duval. Les exportations vers l’UE sont revues à la hausse ce mois-ci : 4,13 Mt (+ 5 %).

Bilan français du maïs grain – octobre 2020 (©FranceAgriMer, Douanes, Refinitiv)