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Chèque alimentaire

Redonner de la valeur à l’alimentation et du pouvoir d’achat aux plus précaires


TNC le 07/06/2022 à 18:02
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La FNSEA, la Coopération agricole et Jeunes agriculteurs ont présenté le 7 juin leur proposition de chèque alimentaire pérenne et invité les organisations qui le souhaitent à rejoindre leur collectif. (©FNSEA)

Alors que l’inflation atteint des niveaux jamais atteints, la proposition de chèque alimentaire avancée par la FNSEA, la Coopération agricole, mais aussi JA et la MSA vise à faciliter les achats alimentaires des plus démunis sans brader la valeur de la production agricole. Au-delà de la mesure d’urgence, que le président de la République a promis de mettre en place, les organisations agricoles souhaitent l’établissement d’un dispositif plus pérenne.

« Jamais les prix alimentaires ont été aussi chers, jamais il n’y a eu autant de précaires alimentaires », rappelle Christiane Lambert. Présentant une proposition commune de chèque alimentaire avec la Coopération agricole, et Jeunes agriculteurs le 7 juin, la présidente de la FNSEA a souligné l’échec du « leitmotiv » de la grande distribution depuis plusieurs années, à savoir vendre moins cher pour permettre aux plus démunis d’accéder à l’alimentation.

« Jusqu’ici, on a demandé aux filières alimentaires aux agriculteurs, aux entreprises des territoires, aux coopératives, d’être la variable d’ajustement du budget des ménages, ce qu’ils ont fait depuis une vingtaine, une trentaine d’années puisque la part du budget consacrée à l’alimentation est passé de 30 à 15 %, explique le président de la Coopération Agricole, Dominique Chargé. Ils l’ont fait en adaptant les techniques de production, et en s’organisant, mais nous sommes arrivés à un moment de notre histoire où ce n’est plus possible, car on doit faire face à d’autres urgences », notamment la transition écologique, poursuit-il. Or, le monde de la distribution ne relâche pas véritablement sa pression.

Un dispositif simple, ciblé sur les produits des régions

Aujourd’hui, en France, 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, et 5,5 millions ont recours à l’aide alimentaire. L’argent disponible consacré à l’alimentation arrive en 4e position, les trois premiers postes de dépense étant le logement, les déplacements, internet et le téléphone. Parallèlement, l’inflation atteint des niveaux record, en lien avec la guerre en Ukraine. Si la proposition de la FNSEA a émergé il y a plusieurs années, elle apparaît d’une acuité renforcée. « Nous pensons qu’il faut accompagner les plus précaires avec un chèque alimentaire, ou carte bancaire créditée, complémentairement à ce qui est fait par les associations caritatives », détaille Christiane Lambert.

Du côté de l’application, Emmanuel Macron, qui avait repris à son compte cette proposition lors de sa campagne, a indiqué le 3 juin, dans une interview donnée à la presse quotidienne régionale, que le dispositif (prévu dans le projet de loi sur le pouvoir d’achat) serait « simple », « l’idée est plutôt qu’il soit versé en une fois », a précisé le chef de l’Etat. Pour les organisations agricoles, qui saluent cette mesure d’urgence, il s’agit en parallèle de travailler à un dispositif plus pérenne, « non conditionné à une durée précise ou à une situation donnée ».

« Nous avons aussi un attachement à ce que le chèque alimentaire favorise les produits de nos régions », indiquent également Christiane Lambert, la FNSEA et la Coopération agricole souhaitant que le dispositif concerne tous les produits alimentaires, bruts ou transformés, d’origine animale ou végétale, et « incite à consommer local avec des garanties solides sur l’origine ». Quant à la question des lieux où s’approvisionner, il y aurait une grande liberté, « nous ne voulons pas stigmatiser davantage les ayants-droits », ajoute la présidente de la FNSEA qui rappelle qu’aujourd’hui, 78 % des achats alimentaires se font dans les grandes et moyennes surfaces. « Le lieu d’achat doit s’adapter aux habitudes de consommation », ajoute Dominique Chargé.

La FNSEA et la Coopération agricole appellent donc à rejoindre le collectif « pour un chèque alimentaire pérenne », « au service de la résilience alimentaire française ».