Quelle évolution du prix des terres en Normandie en 2024 ?

Le prix du foncier agricole libre progresse de 3,5 % dans la région, suivant la dynamique nationale. Le marché s’avère plus tendu sur les secteurs de plaine, et autour des agglomérations.

À 9 340 € l’hectare libre non bâti, le prix des terres agricoles est en augmentation de + 3,5 % par rapport à 2023, comme l’indiquent les chiffres de l’étude « Les marchés fonciers ruraux en 2024 » du Groupe Safer, disponibles sur le site le-prix-des-terres.fr. Si le nombre de transactions est en repli de 6,4 % (7 530 ventes), les surfaces échangées progressent de 2,4 %, à 38 000 ha, ce qui est loin d’être le cas dans les autres régions.

C’est en Seine-Maritime que le prix moyen est le plus élevé, à 11 630 €/ha, et c’est également ce département qui connaît la plus forte progression (+ 9 %). Les hausses sont les plus sensibles dans les zones de labour, recherchées pour les cultures industrielles. Les prix atteignent ainsi 13 130 €/ha dans le pays de Caux (+ 10 %), mais ils stagnent dans certains secteurs comme la Vallée de Seine ou Entre Caux et Vexin, où les prairies sont moins attractives pour les acheteurs.

Le Calvados affiche également des prix moyens élevés, à 10 110 €/ha, soit une progression de 6 % par rapport à 2023. La hausse concerne l’ensemble des petites régions agricoles du département, mais elle est plus nette dans le Bessin (+ 10 % à 9 300 €/ha), la plaine de Caen sud (+ 9 % à 11 660 €/ha) et le Pays d’Auge nord (+ 10 % à 10 620 €/ha). C’est néanmoins la Plaine de Caen nord qui affiche les prix les plus élevés du département, à 13 590 €/ha.

Les prix progressent de 6 % dans l’Eure, à 9 960 €/ha, dans « un marché des terres et prés qui reste fermé, avec une offre limitée », indique le Groupe Safer, qui précise que « cette situation est particulièrement marquée en zone céréalière, où de très grosses exploitations n’hésitent pas à proposer des prix d’achat déraisonnables ». La hausse des prix est ainsi très nette dans le secteur Roumois, Neubourg, Marais Vernier (+ 13 %) pour atteindre 13 700 €/ha. La demande est en revanche moins forte pour les zones d’élevage herbager.

La hausse est moins significative dans la Manche, avec un prix moyen de 8 070 €/ha (+ 4 %), principalement tiré par les parcelles labourables. C’est dans l’Avranchin (9 470 €/ha) et le Mortainais (8 370 €/ha) que les prix sont les plus élevés.

Dans l’Orne, où le prix moyen est le plus bas du département, à 7 310 €/ha, l’augmentation est de 2 % par rapport à 2023. L’est du département connaît cependant une progression plus marquée. « Les prix peuvent atteindre jusqu’à 12 000 euros/ha dans les plaines d’Argentan et de Trun. La proximité de la plaine de Caen et de la bordure de l’Eure provoque aussi des tensions sur les terres de labour », indique le Groupe Safer. À l’ouest, les terres de bocage s’achètent à des prix moindres, entre 3 000 et 6 000 €/ha.

Les prix des terres louées progressent

À 8 200 € l’hectare de terres ou prés loué, le prix des biens loués se rapproche de celui des biens libres. « Le foncier reste une valeur sûre pour les investisseurs qui contribuent à la transmission des exploitations et le maintien des fermiers en place », indique le Groupe Safer. Ce prix moyen progresse ainsi de + 3,7 % par rapport à 2023.

C’est également en Seine-Maritime que le prix des terres louées est le plus élevé, à 10 130 €/ha, soit 7 % de plus que l’année précédente.

Dans l’Eure, ils atteignent 8 970 €/ha (+ 3 % par rapport à 2023), en augmentation partout sauf dans le Vexin normand, Vexin bossu.

Les prix augmentent de 6 % dans le Calvados, s’élevant à 8 160 €/ha, se rapprochant fortement, dans les secteurs de plaine, de ceux des terres libres.

La progression est similaire (+ 6 %) dans la Manche, où le prix moyen des terres louées atteint 6 870 €/ha.

Les prix augmentent également de 6 % dans l’Orne et s’élèvent à 6 320 €/ha, avec une progression particulièrement forte dans le pays d’Auge et le Merlerault.