Quelle évolution du prix des terres agricoles dans le Grand-Est en 2024 ?
TNC le 14/08/2025 à 08:18
Le prix moyen des terres libres a davantage progressé dans le Grand-Est que dans la moyenne des régions françaises, avec une augmentation de + 7,4 %.
La région affiche ainsi un prix moyen des terres et prix libres à 6 810 €/ha en 2024, indique l’étude Le prix des terres en 2024 du Groupe Safer, dont tous les chiffres sont disponibles sur le site le-prix-des-terres.fr.
Le marché est en effet « en net recul », avec une baisse de 15,1 % des surfaces échangées (32 800 ha), et un nombre de transactions réduit de 6 % par rapport à 2023, soit 10 380 ventes sur l’ensemble de la région.
C’est dans la Marne que l’on trouve le prix moyen le plus élevé à l’hectare, à 11 710 € (+ 2 %). Les surfaces échangées affichent une nette baisse de – 20 % (4 900 ha), mais « cette tendance doit néanmoins être relativisée compte tenu de l’importance des transactions réalisées via des parts de sociétés qui ne sont pas comptabilisées », souligne le Groupe Safer.
Les prix progressent nettement dans l’Aube (+ 9 %), à 10 710 €/ha, tirés par les secteurs céréaliers et la production de pommes de terre. La dynamique concerne jusqu’aux terres à moindre potentiel (Champagne humide, le Pays d’Othe ou la Plaine de Brienne), sur lesquelles se rabattent les agriculteurs ne pouvant pas accéder aux secteurs les plus cotés, indique la Safer.
Le prix moyen de l’hectare libre progresse également fortement dans le Haut-Rhin pour atteindre 7 600 € en 2024, soit 7 % d’augmentation, en lien avec la pression de l’urbanisation et la volonté des agriculteurs de consolider leurs exploitations.
Dans le Bas-Rhin, les prix sont stables à 6 630 €/ha, un niveau relativement élevé lié à la pression foncière, mais les difficultés agricoles expliquent également l’absence d’évolution à la hausse.
Les Ardennes connaissent une forte progression du prix des terres libres, ce dernier atteignant 6 920 €/ha, en progression de 13 %. C’est surtout en Champagne crayeuse, secteur céréalier, que la hausse s’avère très marquée (+ 30 %, à 10 740 €/ha).
Les prix sont en recul de 3 % en Moselle (5 640 €/ha), y compris dans le secteur céréalier. « Les incertitudes climatiques et économiques sont probablement à l’origine de ce recul conjoncturel », explique le Groupe Safer.
Les prix repartent en revanche à la hausse en Meurthe-et-Moselle. Le département enregistre une progression de 7 %, 5 090 €/ha. Les prix progressent sur l’ensemble du territoire.
La Meuse ne connait pas la même tendance et les prix des terres libres y poursuivent la baisse amorcée en 2022. A 4 840 €/ha en 2024, les prix diminuent ainsi de 4 %. Le Barrois, secteur céréalier, connait notamment une baisse de 7 % (4 590 €/ha).
En Haute-Marne, les secteurs céréaliers tirent, là encore, les prix vers le haut, notamment dans le nord du département. En moyenne, l’hectare de terre libre se vend 4100 € sur le territoire (+ 12 % par rapport à 2023) et atteint 4 810 € dans le Nord-est haut-marnais. Néanmoins, dans les secteurs d’élevage, les prix sont parmi les plus bas de la région (2 950 €/ha dans le plateau Langrois).
Les prix régionaux les plus bas s’observent toujours dans les Vosges, à 3 600 €/ha en moyenne, où ils évoluent peu (+ 1 %), sauf en Montagne vosgienne et dans la Vôge, où ils progressent de 4 % pour atteindre 3 540 €/ha. Les agriculteurs peuvent, dans ce secteur, subir la concurrence d’acquéreurs non agricoles.
Un prix des biens loués soutenu
Dans l’ensemble de la région, l’achat des terres et prés loués est globalement réalisé par les agriculteurs en place, qui souhaitent sécuriser leur exploitation et ont tendance à acheter sans négocier. En moyenne, le prix est de 6 620 €/ha dans le Grand-Est, en augmentation de 2 % par rapport à 2023.
La tendance est à la hausse partout, sauf dans la Marne (10 650 €/ha, soit – 1 % par rapport à 2023), et dans l’Aube (9 310 €/ha, – 1 %), « où la rentabilité locative est moindre », indique la Safer.
Le prix progresse de 9 % dans les Ardennes, où il dépasse celui des terres libres, à 7 140 €/ha.
L’augmentation est de 3 % dans le Haut-Rhin, à 6 840 €/ha, porté par la volonté des fermiers en place d’acquérir les parcelles qu’ils exploitent.
Dans le Bas-Rhin, les prix rejoignent presque ceux des terres libres, à 6 330 €/ha (+ 3 % par rapport à 2023), mais ils augmentent essentiellement en Région sous-vosgienne.
Les prix des terres et prés loués progressent nettement en Moselle (+ 4 %) pour atteindre 4 920 €/ha.
En Meurthe-et-Moselle, les prix progressent de 2 %, atteignant 4 680 €/ha.
La dynamique est plus nette dans la Meuse (+ 4 %), à 4 430 €/ha, et en Haute-Marne (+ 5 %), à 3 670 €/ha. Ils restent en revanche stables dans les Vosges, à 3 250 €/ha, où le marché est dominé par les ventes de biens occupés.