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Stratégie, aides à l’innovation

Quel avenir se dessine pour l’agriculture en France ?


Myriad Consulting le 19/05/2022 à 10:10
Aerial view of green field, position point and boundary line to show location and area. A tract of land for owned, sale, development, rent, buy or investment.

(©Getty Images)

Face aux grands défis contemporains, quelle stratégie agricole se dessine en France ? Quelles sont ses priorités, et comment est-elle mise en œuvre ?

A la croisée d’enjeux environnementaux, économiques et sociétaux, l’agriculture française voit aujourd’hui les défis se multiplier. Elle est en particulier aux premières loges de la lutte contre le changement climatique. Mais elle représente aussi un fort enjeu de souveraineté, que la guerre en Ukraine a remis sur le devant de la scène.

Dans ce contexte, quelle nouvelle donne agricole voit-on émerger en France ? Comment continuer à produire les denrées alimentaires et les matières premières dont nous avons besoin de manière efficace, juste et durable ? Quelles innovations agricoles se dessinent pour répondre à cet objectif ? Quelle stratégie, enfin, les pouvoirs publics mettent-ils en place pour soutenir l’émergence de l’agriculture de demain ?

Les multiples défis de l’agriculture française

Alors que le nombre d’agriculteurs en France a été divisé par 4 en 40 ans, l’agriculture française doit aujourd’hui relever des défis particulièrement ambitieux. Le premier consiste, naturellement, à nourrir la population, en répondant à des exigences croissantes en matière de sûreté sanitaire et d’autonomie alimentaire. S’y ajoute la production de matières premières destinées aux usages énergétiques, chimiques et industriels d’aujourd’hui et de demain.

L’agriculture doit également relever un immense défi environnemental, qui la concerne à plusieurs titre :

  • Elle doit, d’une part, faire évoluer ses usages afin de réduire son propre impact environnemental. A l’origine de 19 % du total des émissions de gaz à effet de serre en France en 2019, l’agriculture contribue également à la pollution ainsi qu’à l’appauvrissement des sols.
  • Elle doit, d’autre part, adapter ses techniques et usages à la nouvelle donne environnementale, et en particulier au réchauffement climatique, pour continuer à produire.
  • Mais elle est également un levier clé dans la lutte contre le réchauffement climatique, pouvant notamment contribuer au stockage du carbone.

Les piliers de la stratégie agricole française

Pour répondre à ces défis, les pouvoirs publics ont proposé en 2015 un plan “Agriculture-innovation 2025” définissant différents objectifs prioritaires. A chacun était associé plusieurs projets qui donnent un aperçu de la stratégie française pour l’avenir de l’agriculture. En effet, ils permettent d’identifier différents secteurs stratégiques et tendances de fond en matière d’innovation agricole.

Agriculture numérique, technologies robotiques, capteurs et satellites

L’agriculture est concernée par la révolution numérique et les nouvelles technologies. La robotisation joue en particulier un rôle clé dans l’accroissement de la précision, mais aussi de la rapidité des travaux agricoles. De plus, elle peut contribuer au confort ainsi qu’à la sécurité de l’agriculteur.

Par ailleurs, la collecte de données constitue un fort enjeu contemporain pour l’agriculture, qui mobilise de plus en plus de capteurs et satellites. En apportant des données précises, ceux-ci facilitent la prise de décision, et peuvent accroître l’efficacité des travaux agricoles. Ils peuvent par exemple permettre un épandage plus ciblé grâce à des cartographies précises. A grande échelle, la collecte et le traitement des données agricoles est aujourd’hui un enjeu de souveraineté, avec un risque de mainmise des multinationales au détriment des Etats et des agriculteurs.

Agriculture urbaine

Depuis quelques années, l’agriculture urbaine se développe à grands pas, des caves aux toits de nos immeubles. A titre d’exemple, plus de 70 sites ont éclos en deux ans à Paris. L’agriculture urbaine répond à différents objectifs. En matière environnementale, elle permet de créer dans les villes des pôles de stockage de carbone, de rétention des eaux de pluie et de biodiversité. Elle joue également un rôle socio-économique et territorial en renforçant le lien social, l’éducation à l’environnement et en créant des emplois.

Par ailleurs, l’un des objectifs clés de l’agriculture urbaine est de développer un approvisionnement alimentaire en circuit court dans les villes. Elle présente toutefois des limites en matière d’autonomie alimentaire, notamment liées à la petite taille des surfaces disponibles. D’ailleurs, celles-ci sont adaptées à la culture maraîchère, mais insuffisantes pour envisager une culture céréalière.

Alternatives aux intrants et produits phytosanitaires

Polluants, engrais chimiques et produits phytosanitaires mobilisés par l’agriculture dégradent l’environnement et présentent des risques pour la santé. La diminution du recours à ces produits chimiques apparaît aujourd’hui comme une priorité.

Elle implique de développer des solutions alternatives, notamment à travers les techniques de biocontrôle recourant à des mécanismes naturels de protection. Pour cela, il est nécessaire que le monde de la recherche et celui de l’agriculture travaillent de pair.

Génétique, biotechnologies et développement de nouvelles variétés agricoles

Comme le souligne le plan “Agriculture-innovation 2025”, la France est à la pointe en matière de recherches génétiques et biotechnologiques applicables à l’agronomie. Toutefois, les innovations qui émergent se traduisent encore assez peu par une évolution des pratiques agricoles. Or, celle-ci est à l’heure actuelle un objectif clé de la stratégie agricole française.

En effet, le développement de nouvelles variétés agricoles peut permettre de répondre à des enjeux environnementaux ou économiques importants. Il peut permettre, par exemple, l’émergence de plantes plus robustes ou moins demandeuses en eau, adaptées au changement climatique. Il a également vocation à favoriser la diversification des cultures.

Bioéconomie

Un autre volet central de la stratégie agricole française concerne la bioéconomie, c’est-à-dire les filières liées à l’exploitation de la biomasse végétale et animale. Intervenant dans différents secteurs, comme l’énergie ou l’industrie pharmaceutique, la bioéconomie présente de forts enjeux de souveraineté.

L’agriculture a en particulier un rôle à jouer dans le développement de solutions énergétiques comme les biogaz ou les biocarburants. Transverses, les enjeux bioéconomiques demandent une collaboration accrue entre les milieux de l’agriculture, de la recherche et de l’industrie.

A travers ces différents axes, il apparaît que l’innovation agricole et l’avenir de l’agriculture passent par une collaboration accrue des agriculteurs avec des acteurs extérieurs, aussi bien publics que privés.

Quels sont les dispositifs d’aide à l’innovation agricole ?

Pour mettre en œuvre cette stratégie et permettre une mutation rapide du monde agricole, différents dispositifs d’aide à l’innovation sont proposés.

Il existe, tout d’abord, différents dispositifs d’incitation fiscale :

  • le Crédit d’Impôt Recherche, qui consiste en un crédit d’impôt de 30% sur les dépenses de recherche et développement jusqu’à 100 M€ (et 5% au-delà) ;
  • le Crédit d’Impôt Innovation, réservé aux PME, qui consiste en un crédit d’impôt de 20% sur les dépenses de conception et de design de produits innovants (l’aide est plafonnée à 80 000 €) ;
  • le statut JEI (Jeune Entreprise Innovante), qui permet aux PME de moins de 8 ans réalisant des dépenses de recherche et développement représentant au moins 15% de leurs charges fiscalement déductibles de bénéficier d’exonérations sociales sur les salaires de leurs chercheurs et d’exonérations fiscales ;
  • Le suramortissement exceptionnel en faveur des investissements de transformation numérique pour aider les PME industrielles à s’équiper de nouveaux équipements.

Ensuite, bpifrance propose de nombreuses aides adaptées à chaque étape de la vie des entreprises. En voici un bref inventaire :

  • la bourse French Tech : jusqu’à 30 000 euros pour financer l’innovation des PME ;
  • la bourse French Tech émergence : jusqu’à 90 000 euros pour évaluer et analyser le potentiel d’un projet de rupture à fort contenu technologique (deeptech) ainsi que ses perspectives de marché pour les PME ;
  • l’aide au partenariat technologique : jusqu’à 15 000 euros pour financer le montage de projets de recherche collaboratifs des PME et des entreprises de moins de 2 000 salariés ;
  • l’aide à la faisabilité de l’innovation : jusqu’à 50 000 euros pour valider la faisabilité des projets d’innovation des PME et des entreprises de moins de 2 000 salariés ;
  • l’aide pour le développement de l’innovation : sous forme d’avance récupérable ou de Prêt jusqu’à 3 M€ pour le développement de produits, procédés ou services innovants pour les PME et les entreprises de moins de 2 000 salariés.

Enfin, les appels à projet nationaux du Plan d’Investissement d’Avenir (PIA), de France Relance ou encore de l’ADEME représentent une autre d’opportunité pour financer vos projets d’innovation. Ainsi, 5 appels à projets nationaux ont récemment été déployés dans le cadre du plan France 2030 afin d’accélérer les transitions agricoles et alimentaires.

A ces dispositifs nationaux s’ajoutent les subventions européennes ainsi que des subventions régionales spécifiques.

Pour un aperçu exhaustif des dispositifs pouvant financer vos projets, n’hésitez pas à contacter les experts de Myriad Consulting. Grâce à leur vision à 360° des aides existantes, ils pourront vous aider à définir votre stratégie de financement et à prendre part activement à l’agriculture de demain.