Prison avec sursis pour un dirigeant de la CR47
AFP le 11/07/2025 à 10:18
Le syndicat agricole a été relaxé mais un des dirigeants de la Coordination rurale dans le Lot-et-Garonne a été condamné à six mois de prison avec sursis, jeudi, pour des dégradations commises l'an dernier lors d'une manifestation.
Le tribunal correctionnel d’Agen a assorti cette peine d’une période probatoire de deux ans en condamnant José Perez, coprésident de la CR47, pour avoir dégradé des locaux de l’Office français de la Biodiversité à Clairac (Lot-et-Garonne) le 11 avril 2024, en intimidant des agents.
Deux autres militants du syndicat ont été condamnés à quatre mois de prison avec sursis dans cette affaire, parmi une vingtaine qui avaient comparu en mai et juin derniers pour une série de faits commis lors de manifestations agricoles en 2024.
La justice leur reprochait notamment d’avoir détérioré une vingtaine de radars routiers, détruit la cargaison d’un camion de légumes en provenance d’Espagne, empêché la circulation de trains ou endommagé des voies près d’Agen, ainsi que diverses dégradations de bâtiments de services de l’État (Office français de la biodiversité, direction des impôts, Urssaf, etc.), de collectivités, de sociétés d’autoroutes ou encore d’enseignes de la grande distribution.
Des dommages et intérêts aux parties civiles
Poursuivie en tant que personne morale dans dix dossiers, la CR47 a cependant été relaxée, tout comme sa représentante Karine Duc, actuellement candidate à la présidence de la Chambre d’agriculture du département. Les autres militants ont été condamnés à des amendes allant de 800 à 2 000 euros, en partie avec sursis. Tous ont dix jours pour faire appel de leur condamnation s’ils le souhaitent.
Plusieurs devront aussi verser des dommages et intérêts aux parties civiles, dont le gestionnaire d’un supermarché Leclerc près d’Agen dont le toit s’était effondré pour un préjudice estimé à plus de 65 000 euros. SNCF Réseau et SNCF Voyageurs ont obtenu plus de 44 000 euros d’indemnisation au titre du préjudice matériel.
L’avocat de la CR47, Christophe Dejean, s’est félicité de la relaxe dont elle a bénéficié. « On a tenté d’attenter à la vie de ce syndicat et la justice est passée. La CR47 est relaxée, l’essentiel était de sauver la Coordination rurale », a-t-il déclaré. « On va pouvoir continuer nos actions et défendre les agriculteurs », a abondé José Perez qui ne doit sa condamnation, selon son conseil, « qu’au fait qu’il est en première ligne depuis des années en prenant les coups pour l’ensemble des agriculteurs qu’il représente ».