Pour le Modef, une rentrée « combative »


TNC le 09/09/2025 à 17:25
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(© © TNC)

Le syndicat, à l’instar de ses homologues, aborde le mois de septembre avec détermination et entend de son côté défendre les petites exploitations face à des décisions politiques qui les livrent aux aléas du marché. Il réitère ainsi son opposition aux accords de libre-échange, et appelle massivement à participer aux mobilisations du 10 septembre.

Si l’été fut chaud au sens propre comme figuré, la rentrée le sera tout autant pour les syndicats agricoles. Le Modef reste ainsi fortement opposé à la loi Duplomb, qui « détourne le débat de fond avec le retour d’un pesticide », dénonce Victoire Violanes, co-présidente de l’organisation, alors que « les dérives restent », comme les seuils abaissés pour les installations classées et les mesures concernant les infrastructures de stockage de l’eau.

Le syndicat ne regrette pas forcément la chute d’un gouvernement selon lui acquis à la cause de la FNSEA, mais déplore « une rentrée politique qui nous mène dans une incertitude totale », explique Frédéric Mazer, co-président. Alors que les politiques et le syndicat historique privilégient la liberté du marché, le Modef reste « toujours du côté des petites exploitations, qui ont du mal à s’en sortir et subissent la double peine d’être fortement impactées par le changement climatique et les conditions économiques imposées par la grande distribution et les industriels », dénonce-t-il.

Les mesures proposées par le syndicat n’ont pas changé : mise en place de prix planchers, coefficients multiplicateurs pour limiter les marges de la grande distribution, fonds mutuel de garantie climatique face aux aléas, retraite digne, développe Victoire Violanes, qui prévient que la rentrée sera « combative ».

Pour une opposition syndicale commune à l’accord UE-Mercosur

Refusant tout rapport de force imposé par le marché, le syndicat s’oppose à l’accord entre l’UE et les pays du Mercosur, considéré comme une « véritable menace pour l’agriculture française ». « L’Union européenne utilise les agriculteurs comme monnaie d’échange au profit des industriels », déplore Nicolas Guitard, secrétaire national du Modef. Après les dernières décisions de la Commission le 3 septembre, le syndicat demande à ce que les politiques se mobilisent pour une demande en nullité auprès de la cour de justice de l’UE.

Alors que tous les syndicats agricoles se sont élevés contre le traité UE-Mercosur, « pourquoi ne pas rédiger ensemble une lettre commune d’opposition », suggère Didier Gadéa, l’un des deux secrétaires généraux. Un appel avait déjà été lancé en ce sens, sans succès.

Enfin, alors que d’importantes mobilisations sont prévues le 10 septembre, le Modef soutient le mouvement et appelle massivement à participer, explique Angélique Thiallier, vice-présidente, pour qui le rejet de l’austérité économique apparaît d’autant plus important que le gouvernement avait prévu une baisse de 200 millions d’euros du budget de l’agriculture. « Alors que les enjeux sont immenses : renouvellement des générations, écologiques, foncier… », rappelle-t-elle, tout en espérant que « le futur gouvernement envisagera plutôt une hausse du budget agricole ».