Plan haies : la Conf’ demande des gages de confiance
TNC le 02/10/2023 à 18:39
L’annonce du « plan haies » du ministre de l’Agriculture dans le Morbihan n’a pas convaincu la Confédération paysanne, en attente de mesures fortes pour la préservation de ces réservoirs de biodiversité et plus largement de « l’accompagnement des agriculteurs dans la transition agroécologique ».
Dans un communiqué du 29 septembre, la Confédération paysanne a exprimé ses réserves au sujet du plan haies dévoilé par Marc Fesneau, lors de son déplacement à Guern (Morbihan). Au-delà de l’objectif annoncé de 50 000 haies supplémentaires d’ici 2030, le syndicat attend le détail des 25 actions retenues par le gouvernement, et pointe le décalage avec des politiques publiques jugées plus favorables envers une agriculture intensive.
Préserver les haies existantes
« Nous rappelons avec force qu’un pacte qui ne stopperait pas l’arrachage des haies est un coup d’épée dans l’eau. Cela conduirait inéluctablement à l’échec de l’objectif d’une augmentation du linéaire de haies en France et à l’inutilité des deniers publics investis », affirme ainsi la Confédération paysanne
L’organisation syndicale rappelle l’importance « de protéger toutes les haies existantes, et reconnaître leur rôle en agriculture : brise-vent, rétention d’eau dans les sols, ombrage pour les animaux, apport de matière organique, ressource fourragère, association à des talus dans les bocages. »
Des politiques publiques favorisant l’agrandissement des parcelles
« Les haies sont au cœur des modèles de transition déjà à l’œuvre et une réponse cruciale face auxenjeux du changement climatique. Elles constituent également des alternatives locales et durables aux énergies fossiles et sont complémentaires à la souveraineté alimentaire, contrairement aux concurrences engendrées par la méthanisation et l’agrivoltaïsme », rappelle le mouvement paysan.
Selon la Conf’, les orientations gouvernementales encourageant « l’agrandissement des parcelles et des exploitations, et une agriculture de firme, sans paysans « iraient à l’encontre des objectifs de transition agroécologique, nécessitant un « accompagnement massif » des agriculteurs.
« Des zones d’ombre sont encore trop présentes pour être pleinement rassurés sur la volonté politique gouvernementale d’impulser un élan durable et de soutenir les acteurs réellement engagés dans la reconquête des haies en France », concluent les représentants syndicaux.