Pesticides : point d’étape, un an après après une nouvelle stratégie contestée
AFP le 13/05/2025 à 11:42
Un an après l'entrée en vigueur de la nouvelle stratégie de réduction des pesticides, Écophyto 2030, le gouvernement défend son bilan et sa méthode, toujours décriés par des associations environnementales.
Le Comité d’orientation stratégique et de suivi (COS), instance de gouvernance de la stratégie Écophyto 2030, qui regroupe l’ensemble des parties prenantes – représentants de l’Etat, agriculteurs, industriels, chercheurs, élus et associations – se réunit mardi matin en plénière.
À l’occasion de ce comité, réintégré par les ONG environnementales qui en avaient claqué la porte l’an dernier dénonçant des « reculs majeurs », le gouvernement réaffirme d’abord l’orientation de sa stratégie : « ne laisser aucun agriculteur sans solution », notamment en favorisant la recherche « d’alternatives non-chimiques aux pesticides permettant de réduire les risques et les impacts en matière de santé et d’environnement », selon un document publié mardi.
Pour cela, le gouvernement rappelle avoir engagé « 143 millions d’euros en 2024 » pour le Parsada, le plan de recherche d’alternatives pour anticiper le retrait de molécules au niveau européen, avec des plans d’actions spécifiques contre le mildiou de la vigne, la cercosporiose de la banane ou les mauvaises herbes des grandes cultures.
Réduire les phytos et réintroduire les néonicotinoïdes ?
Ce plan décline des « chantiers prioritaires » pour l’année à venir : outre le Parsada, il compte notamment une feuille de route, annoncée fin mars, pour une « protection renforcée des captages d’eau ». Entre 1980 et 2024, plus de 12 000 captages ont été fermés, dont 32 % du fait de la dégradation de la qualité de l’eau (la moitié de ces derniers du fait de la présence de pesticides et nitrates).
Un « portail national d’information » sera aussi créé « sur l’exposition des riverains aux produits phytopharmaceutiques qui coordonnera les dispositifs déployés au niveau régional ».
La France a adopté le plan Écophyto en 2008, avec l’objectif, jamais atteint, de réduire de moitié l’usage des pesticides en dix ans. La nouvelle mouture de ce plan renouvelle cet objectif mais avec un nouvel indicateur, le HRI1 européen, et une nouvelle période de référence (2011-2013).
Un positionnement « incohérent » pour des organisations de défense de l’environnement comme la Fondation pour la nature et l’homme ou Générations Futures. Cette dernière souligne les « contradictions » d’une politique qui « prétend défendre un objectif de réduction des pesticides tout en soutenant une proposition de loi qui vise à réintroduire les néonicotinoïdes en France », selon son porte-parole François Veillerette.