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Grippe aviaire

Pas d’autre solution à terme que le vaccin, pour le ministre de l’Agriculture


AFP le 08/01/2022 à 07:05

Le ministre de l'agriculture Julien Denormandie a déclaré vendredi qu'il n'y avait « pas d'autre solution à terme que de se doter de la vaccination » pour lutter contre la grippe aviaire, annonçant le début prochain d'une phase d'expérimentation de « deux vaccins, dont un issu d'un laboratoire de Nouvelle-Aquitaine ».

La question de la vaccination dans les élevages avicoles « est essentielle » et « ne doit pas être un sujet tabou », a assuré le ministre devant des journalistes à Mont-de-Marsan, où il a rencontré des éleveurs et des élus, alors que le nombre de foyers continue d’augmenter en France.

M. Denormandie a évoqué « une grande réunion avec professionnels de la filière le 12 janvier pour déterminer les zones et les protocoles » de ces expérimentations. « Nous sommes le premier pays européen à mettre (ça) en place. Il faudra ensuite obtenir l’homologation au niveau européen et il faudra donc que j’arrive à convaincre les autres états membres de l’intérêt de la vaccination », a-t-il dit.

Jeudi, les professionnels du foie gras avaient jugé « indispensable » de vacciner à l’avenir les canards contre la grippe aviaire, un virus transmis par les oiseaux migrateurs et qui touche la France pour la quatrième fois depuis 2015, générant à chaque fois des coûts et des pertes considérables pour les éleveurs et l’État.

A ce jour, selon le site internet du ministère de l’Agriculture, « aucun vaccin adapté aux oiseaux de la famille des anatidés (palmipèdes) n’est autorisé par la Commission européenne ».

M. Denormandie a indiqué qu’à vendredi soir, 63 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène avaient été détectés dans des élevages, contre 46 la veille. Une grosse moitié (33 foyers) est localisée dans le seul département des Landes, où environ 155 000 volailles ont été abattues depuis la détection d’un premier foyer mi-décembre.

Le précédent épisode de grippe aviaire, l’hiver passé, avait entraîné l’abattage de 3,5 millions de volailles, principalement des canards dans le Sud-Ouest, fief du foie gras.

« Nous allons reconduire les dispositifs d’indemnisation mis en place l’année dernière. Dans le département du Nord (où les sept premiers foyers français ont été détectés, à partir 26 novembre, ndlr), ils ont déjà été ouverts. Dans les Landes, ils le seront dès la mi-janvier », a assuré le ministre.

Si Julien Denormandie a qualifié la situation actuelle de « très préoccupante », il a aussi assuré qu’il y avait dans les Landes « trois fois moins de cas » que l’an dernier à la même époque.

« On a une réactivité qui est sans commune mesure par rapport à l’année dernière », a-t-il assuré, se disant prêt à adapter les protocoles actuels à l’évolution de la situation.

Le syndicat agricole Modef a au contraire dénoncé des mesures de court terme et évoqué le risque de « voir se répéter ces crises tous les ans ».

« Alors que les flux de personnes et de transport sont listés depuis longtemps comme facteurs de risque majeur dans la diffusion du virus, les services de l’État n’ont effectué aucun contrôle à ce niveau et encore moins sur la concentration des animaux dans certaines zones et élevages », déplore le syndicat, qui défend de petits exploitants pratiquant le plein air.