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Agribashing, ZNT, libre-échange...

Nouvelles manifestations d’agriculteurs mardi devant les préfectures


AFP le 19/10/2019 à 15:08
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Les agriculteurs ont déjà manifesté le 8 octobre à l'appel de la FNSEA et de JA sous le slogan commun "#sauve ton paysan". (©Compte twitter Fdsea de la Nièvre)

Les agriculteurs feront à nouveau entendre leur voix mardi, en manifestant devant les préfectures dans de nombreuses régions de France, à l'appel de la FNSEA et du syndicat des Jeunes agriculteurs (JA).

« Stigmatisation permanente, distorsions de concurrence insurmontables, accords commerciaux déloyaux, revenus en berne : plus de 10 000 agriculteurs ont poussé un cri de détresse sur les routes de France le 8 octobre dernier afin d’interpeller le président de la République et son gouvernement. Nous n’avons reçu aucune réponse de leur part », ont déploré les deux formations syndicales dans un communiqué conjoint publié vendredi. Après avoir bloqué les routes le 8 octobre dernier, les agriculteurs prévoient encore quelques opérations escargot, mais surtout des rassemblements devant les préfectures. « Le président de la République nous doit des réponses. Nous saurons nous faire entendre par des actions envers les préfectures de tous les départements entre 9 h et 12 h », écrivent les organisateurs.

Des actions sont d’ores et déjà prévues dans une quarantaine de départements des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre, Grand-Est, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. La liste pourrait s’allonger d’ici lundi, date à laquelle les organisateurs doivent affiner l’ampleur de la mobilisation. Parmi les dernières normes envisagées, les zones de non-traitement aux pesticides (ZNT) ont mis le feu aux poudres. Mais les sujets de mécontentement sont nombreux pour les agriculteurs, entre les projets de traités de libre-échange UE-Canada (Ceta) ou UE-Mercosur, les intrusions de militants antispécistes dans les élevages, et plus largement le sentiment d’un dénigrement de plus en plus grand de leur profession et de leurs pratiques (agri-bashing).

S’y ajoutent depuis vendredi les taxes supplémentaires des États-Unis sur les vins et fromages français. « On va manifester contre l’agribashing, le dénigrement de l’agriculture un peu partout et un peu par tout le monde, les arrêtés anti-pesticides, les menaces sur le GNR », le gazole non routier à fiscalité réduite, a déclaré à l’AFP Pierre Ninville, animateur au syndicat des vignerons de l’Aude. « Dans l’Aude, on est un département viticole mais (en plus de tous les autres problèmes déjà évoqués) la taxe américaine va venir impacter les exportations. La crainte, c’est que dans trois à cinq ans, les vignerons ne [puissent] plus travailler. Ils vont finir par mourir à petit feu. On veut laver plus blanc que blanc [en transposant les directives européennes] alors qu’on est les meilleurs agriculteurs du monde », a-t-il ajouté. Il a donné rendez-vous mardi à 10 h 30 devant la préfecture de l’Aude, à Carcassonne.