Nourrir le monde en 2050
André NEVEU, membre de l'Académie d'agriculture de France le 21/10/2021 à 09:20
En 2015, la FAO estimait que pour satisfaire les besoins de la population, il serait nécessaire d'augmenter la production agricole mondiale de 50 % d'ici 2050. Cette publication de l'Académie d'agriculture de France examine les hypothèses pour atteindre cet objectif, mais aussi les contraintes et les risques.
Des besoins alimentaires en forte augmentation
L’objectif de +50 %, apparemment fort élevé, s’explique ainsi :
- La population mondiale continue de croître : elle devrait augmenter de 25 % au cours de cette période, passant 7,8 milliards d’habitants à près de 10 milliards en 2050 (selon les prévisions des Nations Unies);
- Le taux d’urbanisation va progresser pour dépasser 70 % de populations vivant en zones urbaines en 2050, contre un peu plus de 50 % aujourd’hui. Or l’urbanisation génère des besoins nouveaux, y compris dans le domaine alimentaire;
- Il existe toujours 800 millions de personnes qui souffrent de la faim, et ce chiffre a vraisemblablement augmenté après la crise du COVID 19;
- Enfin, dans les pays émergents, 2 à 3 milliards de personnes verront sans doute leur pouvoir d’achat augmenter très sensiblement, générant de nouveaux types de consommations, avec plus de viande, de fruits ou de légumes.
Il est vrai qu’au cours des années passées, la production agricole mondiale a augmenté plus rapidement que la population, tandis que dans le même temps la multiplication des échanges internationaux a permis de compenser les déficits de nombreux pays par les excédents d’autres pays. C’est pourquoi, les famines et les pénuries, si fréquentes il y a encore un siècle, ont heureusement disparu. Mais cette évolution favorable risque d’être remise en cause en raison des changements climatiques, qui se révèlent chaque jour plus menaçants pour la production agricole.
Les conséquences des changements climatiques
Au cours des années récentes, on observe tout à la fois :
- Des sécheresses de plus en plus fréquentes, étendues et sévères, notamment dans l’ensemble des pays méditerranéens et du Moyen Orient, au Sahel, en Australie ou dans le cône Sud de l’Afrique;
- Des pluies plus abondantes (en raison de l’accroissement de la température des océans, de leur évaporation, donc des précipitations), mais aussi plus violentes et plus ravageuses;
- La multiplication des incidents climatiques de toutes natures (cyclones, inondations, canicules), auxquels s’ajoutent les conséquences de la montée des eaux des océans ; ce dernier point représente une évolution potentiellement catastrophique, en particulier pour les terres basses des deltas des grands fleuves asiatiques.
Évidemment, l’ensemble de ces phénomènes aura à terme un impact de plus en plus négatif sur la production agricole.
Il apparaît donc urgent de prendre des mesures fortes de nature à réduire les conséquences de ces changements climatiques.
Accédez à l’intégralité de la publication en téléchargement ci-dessous.

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Pour approfondir le sujet consultez aussi
- Nourrir le monde en 2050 [386.68 KO]