Mercosur : les filières agricoles demandent plus de fermeté à E. Macron


TNC le 19/11/2025 à 14:28

À un mois du vote pour la ratification de l’accord entre l’UE et les pays du Mercosur, Interbev, Intercéréales, l’AIBS, Anvol et Bioéthanol France ont écrit au président de la République pour l’interpeller à nouveau sur les risques encourus par les filières agricoles françaises concernées par le traité de libre-échange.

« Vos récentes déclarations, successivement « plutôt positives » à Belém quant à une ratification possible, puis affirmant à Toulouse que « la France ne signera pas l’accord en l’état » et qu’il recueillerait un « non très ferme », ont profondément accentué l’incertitude qui pèse sur nos secteurs », déplorent ainsi les présidents des interprofessions dans leur courrier diffusé le 19 novembre.

Très concernées par le projet d’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, les filières viande bovine, betteraves, éthanol, volaille et céréales demandent une « position claire, cohérente et constante », alors que le président de la République s’est exprimé de façon contradictoire ces derniers temps.

Des clauses de sauvegarde inapplicables

Les filières s’inquiètent particulièrement des clauses de sauvegarde proposées par la Commission pour rassurer les agriculteurs français, et dont l’application apparaît irréaliste : il faut, pour les activer, « prouver un dommage grave et un lien direct avec les importations », procédure trop longue et trop complexe.

De même, « le suivi des importations, fondé sur des codes douaniers trop généraux, empêchera tout contrôle ciblé en particulier sur les marchandises à plus forte valeur », ajoutent les filières. Et les « contrôles renforcés » risquent, comme c’est le cas aujourd’hui au Brésil, d’être « inexistants dans les faits », déplorent les auteurs.

Les interprofessions demandent donc à Emmanuel Macron de rester fidèle à la position française initiale et de réunir une minorité de blocage nécessaire au rejet de l’accord.