Matières premières : le cuivre à deux vitesses, l’or dort, le sucre lent


AFP le 26/07/2025 à 10:01

Les prix du cuivre ont de nouveau évolué à deux vitesses cette semaine, franchissant encore un record à New York, mais ne progressant que modestement à la Bourse des métaux de Londres, une différence due aux prochains droits de douane américains.

Sur le Comex de New York, la livre de cuivre a battu son record mercredi en dépassant 5,80 dollars.

Actuellement, les contrats sur le cuivre aux Etats-Unis s’achètent plus de 30% plus cher que ceux à Londres et le cours grimpe encore plus fortement depuis l’annonce par Donald Trump de 50% de droits de douane sur le métal rouge dès le 1er août.

Métal phare de la transition énergétique et du passage à l’intelligence artificielle, le cuivre est crucial pour les États-Unis, pour construire des semi-conducteurs, avions, navires, munitions, centres de données et systèmes de défense anti-missiles, entre autres.

Le cuivre a par ailleurs profité mercredi de l’annonce d’une rencontre à venir entre le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent et ses homologues chinois pour discuter de la possible prolongation de la trêve tarifaire qui doit prendre fin à la mi-août.

La demande de métal rouge est particulièrement sensible à l’activité économique des grands pays consommateurs de métaux.

Toutefois, le rapport sur le mois de mai publié mardi par le groupe d’étude international du cuivre (ICSG) ne présente « aucun signe de la pénurie d’approvisionnement redoutée par beaucoup », estime Thu Lan Nguyen de Commerzbank.

« La hausse des prix observée ces derniers jours repose donc sur des bases fragiles », affirme l’analyste.

Vendredi, vers 13H55 GMT (15H55 à Paris), sur le LME, une tonne de cuivre coûtait 9.833,50 dollars vendredi, contre 9.778,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

L’or sursaute, l’argent brille

Le cours de l’or s’est replié ces derniers jours, annulant les gains réalisés plus tôt dans la semaine, pénalisé par l’accord annoncé mardi entre Washington et Tokyo qui fait espérer des avancées dans les négociations commerciales avec d’autres pays.

« L’optimisme qui en a résulté a entraîné une augmentation de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers », a constaté Carsten Fritsch, de Commerzbank.

L’analyste constate que dans ce contexte d’« apaisement du conflit commercial », « l’or est moins recherché comme valeur refuge ».

Mais « en toile de fond, les questions relatives à l’indépendance de la Réserve fédérale (Fed) persistent », souligne Ahmad Assiri, analyste à Pepperstone.

Le marché craint que les attaques répétées à l’encontre de Jerome Powell par le président américain, mécontent du rythme de baisses de taux, ne mène au remplacement du patron de la Fed par une personnalité potentiellement plus conciliante. De quoi plomber le dollar, et en contrepartie favoriser l’or, valeur refuge concurrente.

Vendredi, l’once d’or (31,1 g) s’échangeait à 3.344,53 dollars, contre 3.349,94 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

L’argent s’est déprécié après avoir franchi mercredi un nouveau record depuis septembre 2011, à 39,5302 dollars l’once.

Mais « la majeure partie de la récente hausse des prix » de l’argent, du platine et du palladium « est durable, car elle a réduit une sous-évaluation importante qui existait précédemment par rapport à l’or », estime M. Fritsch.

Excès de sucre

Les cours du sucre ont reculé cette semaine avec l’attente d’une bonne récolte en Inde.

Ces prévisions ont mis la pression sur le marché, tout comme une « reprise de la production au Brésil ce mois-ci, car les conditions sèches auraient favorisé la récolte et le broyage », explique Mark Bowman, analyste de ADM Investors Services.

Néanmoins, en deuxième partie de semaine, les cours ont légèrement rebondi avec des spéculations sur « une reprise de la demande » due aux prix bas du sucre, précise Rich Asplund, analyste pour le site Barchart.

Vendredi, à New York, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 16,45 cents, contre 16,82 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison le même mois valait 474,80 dollars contre 487,70 dollars le vendredi précédent à la clôture.