Accéder au contenu principal
Salon de l'agriculture

Marine Tondelier veut trouver « des convergences » avec le monde agricole


AFP le 02/03/2023 à 19:07

« On va montrer que les écologistes sont les meilleurs alliés de l'agriculture » : la secrétaire nationale d'EELV Marine Tondelier s'est efforcée jeudi au salon de l'agriculture de « trouver des convergences » avec le monde paysan, au-delà des éternelles confrontations.

Accompagnée d’un délégation de plus d’une vingtaine de personnes (député, sénateurs, députés européens, élus locaux, associatifs), la nouvelle cheffe des écologistes a souhaité « faire sauter les préjugés » qui les entourent. Celle qui entend fédérer durant son mandat un million de sympathisants écologistes dans un nouveau grand parti écologiste, veut « sortir des postures » : elle a rencontré à la fois des représentants de la filière bio, des représentants des Jeunes agriculteurs, ceux de la Confédération paysanne et Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, syndicat majoritaire des agriculteurs souvent critiqué à gauche pour sa défense d’une agriculture « productiviste ».

Il faut « lever nos préjugés réciproques. On va être amenés à travailler ensemble », a déclaré l’élue écologiste à Mme Lambert, lors d’une réunion à huis-clos. « Avec les Jeunes agriculteurs », qui lui ont fait part de leurs inquiétudes sur le manque d’attractivité du métier et le réchauffement climatique, l’écologiste, arborant veste en jean et bandana rouge, a dit avoir senti « une convergence, une connivence ».

Mais un peu plus loin, les clichés l’ont rattrapée : un éleveur de vaches Salers du Cantal l’a accusée de représenter « le parti des gens des grandes villes ». « Je ne suis pas d’une grande ville, vous avez plus de préjugés sur moi, que moi sur vous », a répondu Marine Tondelier, originaire d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). 

« Le jour où vous serez au pouvoir… », a repris son interlocuteur, « …vous changerez d’avis », a répondu l’écologiste. « Peut-être que je changerai d’avis mais vu le bordel que vous avez mis à l’Assemblée, vous avez dégoûté les gens d’aller voter », a répondu l’éleveur, en référence au débat tumultueux dans l’hémicycle sur la réforme des retraites.

« Les vrais amis des agriculteurs, ce ne sont pas ceux qui leur disent tous les jours que ça va bien se passer. Pleins de gens sont en train de le comprendre », a expliqué Marine Tondelier à la presse, taclant le gouvernement qui défend « un système productiviste à bout de souffle ».

« Politique Instagram »

« L’agriculture, comme elle est devenue, il faut se faire une raison, ce ne sera plus possible », a-t-elle insisté auprès d’étudiants d’écoles d’agriculture. Après une rencontre hors presse avec l’Interbev (le lobby de la viande bovine), l’élue, végétarienne depuis 2009, a assuré qu’il y avait « un chemin pour qu’on travaille ensemble. On sauvera pas le climat sans travailler avec ceux qui sont en première ligne ».

Celle qui se targue d’avoir des grands-parents agriculteurs, est passée par les étapes traditionnelles du salon : elle a mangé une huître, dégusté du fromage et quelques chouquettes, avant d’aller à son tour caresser l’égérie du salon, la vache Ovalie. Mais elle a affirmé n’être « pas là pour faire de la politique spectacle, ni de la politique Instagram ».

Dans le hall 4 du salon, où circulaient au même moment le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, le patron de la CGT Philippe Martinez et la cheffe des députés Renaissance Aurore Bergé, Marine Tondelier a échangé avec le premier secrétaire du PS Olivier Faure.

Tous deux, ensemble lundi à Amiens lors d’un meeting de la Nupes contre la réforme des retraites, sont revenus sur le sujet : « la réforme des retraites va avoir un impact énorme pour les agriculteurs », a dénoncé le socialiste. « Et pour les femmes d’agriculteurs, c’est encore pire », a-t-elle abondé.

Avant de s’en prendre au gouvernement, qui s’est pris les pieds dans le tapis dans sa communication autour de la revalorisation des pensions minimales. Preuve à l’appui pour Mme Tondelier : son grand-père, qui perçoit une retraite de 800 euros, « comme beaucoup d’autres » a « vraiment cru qu’il allait toucher 1 200 euros », comme semblait le promettre certains ministres.