Maladies animales, géopolitique : incertitude pour le lait français en 2025


AFP le 10/09/2025 à 09:45
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Les six premiers mois de l'année ont été relativement stables niveau collecte. (© Ramona Heim, AdobeStock)

La filière laitière française, malgré une production relativement stable (- 0,4 % en volume) sur les huit premiers mois de l'année, est dans l'incertitude pour la fin de 2025, notamment en raison des maladies animales qui touchent les grandes régions laitières et du contexte géopolitique.

« L’incertitude a toujours existé. Par contre, elle se renforce de mois en mois », a déclaré mardi Pascal Le Brun, président du Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel), lors d’une conférence de presse.

Les éleveurs font notamment face à plusieurs maladies affectant les cheptels. La fièvre catarrhale ovine (FCO), par exemple, qui frappe aussi les bovins, touche fortement la Bretagne et la Normandie, deux des plus grandes régions laitières françaises.

« Il y aura forcément un impact sur la production laitière. Mais nous sommes obligés d’attendre, quelques mois, la fin d’année, pour les quantifier », a expliqué la directrice sécurité des aliments du Cniel, Sandra Leperche.

En 2024, malgré la baisse continue du cheptel bovin et un contexte sanitaire compliqué par la FCO dans l’Est et le Nord en fin d’année, la collecte de lait avait légèrement rebondi de 1,4 % à 23 milliards de litres. Une tendance que la filière espérait maintenir.

Si les six premiers mois de l’année ont été relativement stables, les épizooties ont repris avec l’été et la multiplication des insectes vecteurs de maladies.

La dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) est apparue pour la première fois en France, contaminant 80 foyers depuis fin juin, ce qui a conduit à l’abattage de plus de 1 700 animaux. Comme d’autres épizooties, cette maladie a entraîné des restrictions d’importations de plusieurs pays, notamment du Royaume-Uni, 6e destination d’exportation des produits laitiers français.

Le solde commercial des produits laitiers en France est de trois milliards d’euros, avec quatre litres sur dix qui sont exportés, précise le Cniel.

Dans un contexte de tensions commerciales avec des partenaires cruciaux comme la Chine, les Etats-Unis ou encore l’Algérie, les restrictions accentuent la pression sur les producteurs.

Le Cniel s’inquiète notamment de l’accord négocié par l’UE avec les Etats-Unis instaurant 15 % de droit de douane sur les produits importés par les Américains L’enquête antisubventions de Pékin visant les produits laitiers européens, qui doit se terminer en février prochain, pourrait aussi affecter le marché, la Chine étant la première destination d’export de crème (32 %) et représentant 7 % des exportations de produits laitiers français.