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Commerce

L’UE veut « un engagement clair » du Mercosur sur le développement durable


AFP le 21/09/2020 à 18:02

Bruxelles attend « un engagement clair » des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay) pour s'assurer qu'ils respecteront le volet « développement durable » de l'accord commercial qu'ils ont conclu en juin 2019, mais toujours pas signé, a affirmé lundi le vice-président de la Commission européenne.

« Un certain nombre d’États membres et de parties prenantes soulèvent des questions concernant le développement durable dans les pays du Mercosur, l’adhésion à l’Accord de Paris et la déforestation, en particulier au Brésil », a expliqué Valdis Dombrovskis à l’issue d’une réunion avec les ministres du commerce de l’UE. « Nous devons prendre ces questions au sérieux, et la Commission européenne cherche un engagement clair des pays du Mercosur », a-t-il ajouté.

Le ministre allemand de l’économie, Peter Altmaier, dont le pays occupe actuellement la présidence tournante de l’UE, a fait état de divergences sur le sujet lors d’une discussion informelle entre les États membres dimanche soir. Mais « les États membres étaient clairement disposés à éviter toute division sur le Mercosur et à discuter de ce que nous pouvons faire, en comblant les lacunes, sans anticiper ou précipiter les choses », a-t-il déclaré. « Même sans rouvrir le texte, il y a certaines questions que nous devons clarifier, que nous pouvons clarifier », a ajouté Peter Altmaier.

Conclu en grande pompe à l’été 2019 après 20 ans de discussions, l’accord commercial de l’UE avec les pays du Mercosur est aujourd’hui au point mort. Les Parlements autrichien et néerlandais, qui doivent le ratifier comme l’ensemble des parlements européens, l’ont déjà rejeté sous sa forme actuelle, et la Belgique, l’Irlande, le Luxembourg ou la France sont réticents. Paris a encore réitéré vendredi son opposition. Même Berlin, grand promoteur du texte, a récemment fait volte-face.

En cause, ses conséquences pour les agriculteurs européens mais surtout les risques qu’il fait courir à l’environnement, en particulier en matière de déforestation en Amazonie, favorisée par le président brésilien Jair Bolsonaro. Voilà maintenant 15 mois que le texte est en cours de « finalisation », ce qui signifie qu’il doit être examiné par les services juridiques et traduit.