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Boeing/Airbus

L’UE « regrette » les nouvelles taxes américaines et attend Biden


AFP le 12/01/2021 à 15:23

Bruxelles a dit « regretter » l'entrée en vigueur mardi de nouvelles taxes américaines sur certains produits européens dans le cadre du vieux litige entre Boeing et Airbus, qu'elle espère solder avec l'arrivée prochaine du président Joe Biden.

« Nous regrettons que les États-Unis aient choisi d’ajouter d’autres produits de l’UE à leur liste de représailles », a affirmé mardi une porte-parole de la Commission européenne.

L’exécutif européen se dit « impatient » de s’engager « de manière constructive avec la nouvelle administration américaine pour résoudre ce différend de longue date dans le cadre d’un programme transatlantique renouvelé », a-t-elle insisté.

Washington avait annoncé en fin d’année des droits de douanes supplémentaires à partir du 12 janvier, visant des produits français et allemands : + 25 % sur les vins non pétillants, moûts de raisin et cognacs, et + 15 % sur les pièces de fuselage, d’empennage et autres pièces aéronautiques.

Ces taxes entrent en vigueur à quelques jours de la fin du mandat de Donald Trump, pendant lequel les relations commerciales des États-Unis avec l’UE se sont profondément détériorées.

Elles s’ajoutent à celles déjà imposées depuis 2019 sur des importations européennes comme le vin, le fromage, l’huile d’olive ou le whisky, ainsi que sur les avions d’Airbus.

Washington avait été autorisé à les appliquer par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans une décision miroir en octobre 2020, l’institution avait également autorisé l’UE à mettre en place des tarifs sur des produits importés des États-Unis.

Airbus et son concurrent américain Boeing, et à travers eux l’Union européenne et les États-Unis, s’affrontent depuis octobre 2004 devant l’OMC sur les aides publiques versées aux deux groupes, jugées illégales, dans le conflit commercial le plus long et le plus compliqué traité par le juge de paix des échanges mondiaux.

Les États-Unis ont été autorisés à imposer des taxes sur près de 7,5 milliards de dollars (6,8 milliards d’euros) de biens et services européens importés chaque année, la sanction la plus lourde jamais imposée par l’OMC.

En représailles, l’UE impose depuis début novembre des droits de douane sur 4 milliards de dollars d’exportations américaines.