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Matières premières

L’or, le cuivre et le sucre en forme


AFP le 24/03/2023 à 22:19

Le prix de l'or s'est maintenu à un niveau élevé au fil de la semaine sans parvenir à mettre clairement derrière lui le cap symbolique de 2 000 dollars l'once, disputant au dollar le statut de valeur refuge dans un marché inquiet.

Lundi, le prix a atteint 2 009,735 dollars l’once, soit un record depuis un an, alors que le rachat de Credit Suisse par UBS, quelques jours après la faillite de Silicon Valley Bank, faisait craindre aux investisseurs une réaction en chaîne dans le secteur bancaire.

L’or a un peu perdu de son élan car « le risque d’un effondrement du secteur financier s’est estompé », remarque Rupert Rowling, analyste chez Kinesis Money. « Si la confiance revient, il pourrait glisser à 1 900 dollars », prévient-il.

Mais la semaine a aussi été marquée par la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a relevé ses taux malgré les tensions sur les banques, tout en laissant entrevoir moins de rigueur lors des réunions à venir. « L’idée que les taux américains vont bientôt avoir atteint leur sommet profite à l’or, valeur sans rendement », explique Han Tan, analyste chez Exinity.

Mais les tensions sur le secteur bancaire européen ont permis au dollar de rebondir. La vigueur du billet vert, monnaie de référence du marché du métal jaune, rend les achats de lingots plus coûteux et donc moins attractif pour les investisseurs utilisant d’autres devises.

Vers 16h15 GMT (17h15 à Paris), l’once d’or coûtait 1 988,34 dollars, contre 1 989,25 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Le cuivre brille

Le cours du cuivre terminait la semaine en hausse, en raison de l’épuisement des stocks qui resserre le marché et des attentes de reprise économique de la Chine. Le métal devrait également profiter d’un processus croissant d’électrification.

L’optimisme quant à la reprise de la demande en Chine, grand consommateur de métaux de base, continue de pousser le métal vers le haut. Pour Ole S. Hansen, de chez Saxobank, « le rebond de la Chine continuera à épuiser des stocks déjà faibles » de métal.

Saxobank indique qu’au cours des quatre dernières semaines, les stocks physiques de cuivre, c’est-à-dire les stocks surveillés par les Bourses à terme de Shanghai, Londres et New York, ont diminué d’un quart pour atteindre 247 000 tonnes, soit une baisse de 34 % par rapport à l’année précédente.

Pour l’analyste, « la demande croissante de véhicules électriques, de production d’énergie renouvelable, de stockage et de transmission d’énergie compense déjà le ralentissement de l’immobilier en Chine, qui a été une source clé de la demande ces dernières années, et le ralentissement économique dans en Occident ».

Car grâce à sa haute conductivité électrique, le cuivre est à la base de nombreux appareils électroniques. Il est très utilisé dans l’industrie, notamment pour la confection de circuits électriques.

Selon M. Hansen, la demande de cuivre sur le plus long terme devrait aussi être soutenue par « l’augmentation de la demande pour l’électrification dans le cadre de la transition vers l’énergie verte au cours des prochaines années ».

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8 943,50 dollars vendredi, contre 8 580 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le sucre en forme

Les prix du sucre montaient sur la semaine, en raison des préoccupations relatives à l’offre, avec la situation en l’Inde dans le viseur, le pays étant central dans l’offre mondiale.

« Le monde manque toujours de sucre », souligne Jack Scoville, analyste de Price Group. « La production indienne devrait être inférieure à 33 millions de tonnes cette année », précise-t-il. L’Inde se dispute la place du premier producteur mondial avec le Brésil.

Vient ensuite la Thaïlande, troisième plus grand exportateur de sucre au monde, qui devrait aussi voir son niveau de production diminuer.

La production européenne devrait quant à elle « à nouveau être réduite cette année, la superficie plantée en France risquant de tomber à son niveau le plus bas depuis 14 ans pour les betteraves sucrières », affirme M. Scoville. La France est le premier producteur européen de sucre.

Et en Chine, la production de sucre cette saison pourrait être la plus faible depuis six ans « en raison des mauvaises conditions de cultures », ajoute M. Scoville.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mai valait 20,81 cents, contre 20,67 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 598 dollars contre 585,10 dollars le vendredi précédent à la clôture.