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Stockage du carbone

L’Inra divulgue une étude de faisabilité prometteuse en France


TNC le 25/06/2019 à 10:06

L’Inra dévoile les résultats de son étude sur le potentiel de stockage en carbone des sols français, hors outre-mer. Il s’agit ainsi d’évaluer les stratégies à mettre en place dans le cadre de l’objectif 4 pour 1000.

L’Ademe et du ministère de l’agriculture et de l’alimentation ont demandé à l’Inra de caractériser le potentiel de stockage en carbone des sols français. Dans le cadre de l’initiative 4 pour 1 000, lancée lors de la Cop 21 à Paris en 2015, il s’agit en effet d’atteindre un niveau de stockage équivalent aux émissions actuelles de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, tout en visant à la réduction de ses émissions.

Ainsi, l’étude a déterminé une évolution des stocks de carbone entre – 0,2 ‰ à + 3,2 ‰ par an, selon les pratiques mises en oeuvre et les modes d’occupation des sols. Basée sur des données de la littérature scientifique ou des simulations, cette incertitude devrait être levée dès 2020 grâce au déploiement du réseau de mesure de la qualité des sols (RMQS). Toutefois, on sait déjà aujourd’hui que des changements d’occupation des sols, tels que l’artificialisation ou le retournement des prairies permanentes, ont des effets négatifs sur les stocks de carbone.

À lire : Lutte contre le réchauffement climatique – Le rôle clé de l’agriculture pour compenser 7 % des émissions de GES en France

Des résultats prometteurs

« Cette étude s’est penchée sur différentes pratiques agricoles et forestières permettant de stocker un supplément de carbone dans les sols français, sans modifier leur mode d’occupation ni la structure des systèmes agricoles et forestiers actuels », explique l’Inra. Couverts intermédiaires, agroforesterie, insertion de prairies temporaires dans les rotations, changements du mode de gestion des prairies permanentes… La mise en œuvre de l’ensemble des pratiques agricoles favorables identifiées permettrait d’atteindre un stockage additionnel de 1,9‰ par an pour l’ensemble des surfaces agricoles et forestières, en plus de bénéfices pour la qualité de l’eau et la biodiversité. « Cela représente un accroissement du stock de carbone de 3,3‰ des surfaces agricoles seules, et + 5,2‰ dans les sols des seules grandes cultures, du fait que leurs stocks sont aujourd’hui faibles. »

Au contraire, les forêts et prairies permanentes ont déjà un stock élevé de carbone. L’enjeu est donc d’entretenir et de protéger ces stocks par des pratiques permettant de les pérenniser. Pour ce faire, des politiques publiques favorisant le maintien des prairies permanentes, des zones humides et des forêts en stoppant l’artificialisation des sols sont nécessaires.

« Ainsi, stratégies de maintien et d’augmentation du stock de carbone doivent être complémentaires, afin de s’approcher, voire de dépasser, la cible d’une augmentation de 4‰ par an dans les sols métropolitains, sous réserve de lever l’incertitude sur l’évolution tendancielle actuelle des stocks. Cela nécessitera des financements additionnels et une forte évolution des politiques publiques, ainsi que des stratégies de l’ensemble des acteurs des filières agricoles et forestières. »