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Guerre en Ukraine

L’Europe doit « produire plus » pour « éviter une crise alimentaire mondiale »


AFP le 08/03/2022 à 11:19
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L'Europe doit produire plus pour « éviter une crise alimentaire mondiale » avec l'arrêt « probable » d'une partie des exportations de céréales russes et ukrainiennes, a estimé mardi le ministre français de l'agriculture Julien Denormandie.

Les deux pays étant de gros exportateurs de céréales, blé notamment, le ministre a affirmé sur la chaîne CNews qu’« en France, nous ne craignons aucune pénurie mais nous aurons des effets prix sur les coûts de production, par exemple l’alimentation animale ».

« Le secteur de l’élevage va être profondément impacté, sachant que ce sont des secteurs qui sont déjà fragilisés, je pense au secteur porcin et de la volaille. Dans le plan de résilience, nous allons apporter des aides spécifiques pour ces éleveurs », a-t-il indiqué.

Au-delà de la France, Julien Denormandie a dit « craindre que s’ajoute dans les 12 à 18 mois une crise alimentaire mondiale ».

« La Russie et l’Ukraine c’est à peu près 30 % des importations (mondiales, NDLR) de blé. Sur le pourtour méditerranéen, vous avez énormément de pays qui dépendent des exportations de blé russes ou ukrainiennes. Au même moment, vous avez une terrible sécheresse qui sévit sur cette zone-là », a-t-il ajouté.

« Face à cet arrêt probable d’une partie des exportations de blé ukrainien ou russe mais aussi d’autres (céréales) comme le maïs ou le tournesol », il a estimé que l’Europe devait « assumer sa mission nourricière ».

« Il faut que l’Europe produise plus, elle bénéficie des terres parmi les plus fertiles au monde, il faut que l’Europe ait une capacité à produire plus pour pouvoir également accompagner d’autres pays qui n’ont rien à voir avec le conflit mais qui se voient impacter dans leur possibilité d’accès à l’alimentation, notamment sur le continent africain et en particulier en Afrique du nord », a-t-il appelé.

Le ministre a indiqué qu’en Égypte, « cela fait plusieurs fois que le gouvernement annule des commandes de blé parce que les prix sont trop importants. On constate qu’au Maroc, avec la sécheresse, près de trois quarts de la production de blé est mise à mal ».