Accéder au contenu principal
A l'Assemblée nationale

Les supermarchés interpellés sur les pénalités logistiques


AFP le 21/09/2023 à 11:30

Les représentants de la grande distribution ont assuré mercredi à l'Assemblée nationale se conformer à la loi dans les négociations avec leurs fournisseurs agro-industriels, y compris sur les épineux sujets des pénalités logistiques et des centrales d'achat internationales.

Les dirigeants des quatre plus gros acteurs de la grande distribution alimentaire, E.Leclerc, Carrefour, Intermarché et Système U, étaient entendus devant la commission des Affaires économiques avant l’examen d’un projet de loi censé lutter contre l’inflation et que le gouvernement doit présenter d’ici la fin du mois.

Le texte doit notamment décaler la date butoir des négociations commerciales annuelles entre les supermarchés et leurs fournisseurs de l’agro-industrie.

Mais les parlementaires ont également interpellé les supermarchés sur la pratique des pénalités logistiques, infligées aux fournisseurs lorsqu’ils ne livrent pas leurs produits à temps. En septembre 2022, le gouvernement avait demandé aux supermarchés de mettre le holà sur cette pratique qui sert parfois à générer un profit additionnel.

« Le problème est loin d’être réglé », a assuré mercredi Richard Panquiault, directeur général de l’Ilec qui porte la voix des plus gros industriels. En revanche, il a précisé que les pénalités infligées de manière automatique ont « globalement disparu ».

Interrogés sur le sujet, Alexandre Bompard, de Carrefour, et Dominique Schelcher, de Système U, ont assuré « respecter la loi ».

Les parlementaires se sont également interrogés sur les centrales d’achat que les distributeurs ont installées depuis quelques années dans d’autres pays européens (Belgique, Espagne, etc…) et qui leurs servent parfois à négocier plus avantageusement.

Philippe Michaud, co-président du groupement E.Leclerc, a assuré que la « centrale de co-achat » Eurelec mise en place avec l’Allemand Rewe vise « non pas à détourner une loi mais à avoir le poids suffisant face à des industriels » dont la taille est « largement plus importante » que celle de E.Leclerc.

Dominique Schelcher, de Système U, a défendu la centrale Everest mise en place « avec notre partenaire Edeka », « parce que nous voyons qu’avec un certain nombre de très grands industriels, nous sommes en difficultés dans la discussion ».

Richard Panquiault, de l’Ilec, a expliqué que ces centrales, qui ne ciblent pas les PME françaises mais les multinationales, « montent en puissance ». « On n’a pas encore une visibilité suffisante sur certaines de ces centrales qui se mettent en place, mais on n’a pas le sentiment que le droit français a vocation à s’y appliquer », a-t-il estimé.